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Tag Archives: Je lis des classiques

Les frères Karamazov – Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski

21 août 20142 août 2016

(A vos souhaits !)

Habituellement, j’évite de parler des livres qu’on appelle des classiques que je peux lire, quand bien même ils m’auraient plu. La raison en est toute simple, presque facile : si ce sont des classiques, qu’est-ce que mon avis apporterait en plus alors que l’œuvre jouit déjà d’une réputation monumentale ?

Jusqu’aux 80% des frères Karamazov de Dostoïevski, je pensais que je ferais comme d’habitude, je n’en parlerais pas. Ce sont les dernières pages qui m’ont décidée : tant pis, même si ça n’apporte rien de plus à la réputation du roman (considéré comme un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature mondiale quand même), si j’arrive à convaincre, ne serait-ce qu’une personne de lire ce livre et qu’elle l’apprécie, ce sera une belle victoire.

Les frères Karamazov c’est l’histoire d’un père, Fiodor Pavlovitch Karamazov, homme sans principes, dur, vulgaire, marié deux fois et aujourd’hui veuf, qui a trois enfants légitimes (Dmitri, Ivan et Alexei) et probablement un illégitime (Smerdiakov, qui est domestique et cuisinier de Fiodor Pavlovitch).

Chacun des trois fils est une incarnation des idéaux types de la Russie de l’époque : Dmitri est un homme passionné, voire impétueux, constamment tiraillé entre le vice et la vertu (représentation de « l’homme russe » selon Dostoïevski) ; Ivan est un intellectuel, philosophe, matérialiste aussi, qui ne croit pas en l’existence de Dieu ; Alexei, quant à lui, est un homme de foi, qui fait son apprentissage dans un premier temps auprès du starets Zosime qui l’enverra peu avant sa mort « se mêler au monde ».

L’ensemble de l’œuvre tourne autour d’un événement : le parricide. En effet, alors que les relations entre Fiodor Pavlovitch et ses fils sont compliquées, il est un soir retrouvé mort, vraisemblablement tué par un de ses fils pour une présumée affaire d’argent et de rivalité amoureuse…

source : le livre de poche
source : le livre de poche

Je n’en dirai pas plus sur l’histoire pour ne pas trop en dévoiler et vous laisser découvrir toutes les pièces du puzzle, En tout cas, vous devez vous en douter, j’ai trouvé ce roman absolument passionnant. Les protagonistes sont bien fouillés, leurs relations sont parfois étonnantes, chacun a sa manière propre de s’exprimer (les polonais sont assez rigolos dans ce registre), le rythme de l’histoire est plaisant, il y a aussi des histoires dans l’histoire et pas une seule fois je ne me suis ennuyée. Pourtant, quand même, il faut bien l’avouer, il n’y a pas un suspense insoutenable (on se doute de qui va se faire accuser du parricide rapidement), mais je sais pas, je me suis prise au jeu, au fur et à mesure des pages il y a des zones de flou qui apparaissent dont on attend l’éclaircissement. J’ai bien aimé le narrateur omniscient, qui relate à la fois les événements et commente régulièrement avec ses idées et états d’âmes qui viennent apporter encore plus de profondeur au récit, comme par exemple dans cet extrait :

Le bourbier où il s’était enlisé volontairement lui faisait horreur et, comme beaucoup en pareil cas, il comptait surtout sur le changement de milieu : échapper à ces gens, aux circonstances, s’envoler de ce lieu maudit, ce serait la rénovation complète, l’existence transformée.

Et puis cette vivacité dans le discours, le lyrisme presque, ces personnages fougueux sont à la fois intéressants et pour certains attachants, tout cela concourt à tout le bien que je pense de ce livre.

N’écoutez pas votre première impression qui pourrait vous faire croire que c’est un gros pavé rébarbatif voire difficile d’accès : au contraire, c’est une épopée dans une famille russe, un déchirement entre la folie, le vice, la vertu, la raison, la foi, l’athéisme, une bataille familiale, un combat d’orateurs, un rythme saisissant.

Un chef d’œuvre, incontestablement, que je conseille aux amateurs du genre.

Bonne journée !

PS : Pour ceux que cela intéresse, j’ai lu l’oeuvre sur Kindle, et c’est très confortable pour lire, même un ouvrage de cette taille (mais je suis entraînée, j’avais déjà lu Guerre et Paix sur le Kindle) ! Et puis qu’est-ce que c’est pratique dans les transports en commun !

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Mémoires d’Hadrien – Marguerite Yourcenar

28 mai 20142 août 2016

Ce livre, je l’ai acheté pendant les soldes d’hiver 2014 pour deux raisons : la première, c’est que je n’avais pas lu de livres de Marguerite Yourcenar et que je pensais que cela manquait à ma culture ; la seconde étant le titre accrocheur et mon amour de la Grèce et de la Rome antique.

Comme je m’attendais à quelque chose de compliqué (je ne sais pas vraiment pourquoi d’ailleurs), je l’ai laissé de côté pour des lectures plus faciles à mes yeux.

Je l’ai commencé peu avant mon voyage à San Francisco et je l’ai terminé en rentrant, tranquillement, en savourant chaque page, peu après mes 30 ans, ravie.

Memoires-d-HadrienLes mémoires d’Hadrien sont, comme le titre de ce roman historique le laisse deviner, une lettre d’Hadrien adresse à Marc-Aurèle et qui reprend les réalisations de sa vie, depuis sa carrière militaire à son titre d’empereur, en passant par quelques aspects de sa vie privée.

Je l’ai trouvé absolument captivant dans la mesure où c’est un livre qui permet d’avoir un aperçu de ce qu’a pu être la vie d’un empereur, les questions qu’il se posait, pourquoi il a pris telle ou telle décision, comment il a vécu certains événements.

J’ai aussi beaucoup aimé le style, à la fois très vivant et avec une très belle qualité de langue, lire ce roman historique a été vraiment plaisant.

Je croyais ne pas aimer ce genre de littérature et pourtant je m’y suis plongée avec plaisir, imaginant les scènes dans ma tête, cochant les pages qui m’inspiraient.

Un très beau roman.

Pour finir, un des nombreux passages qui m’ont plu (p136 -137):

Sur vingt ans de pouvoir, j’en ai passé douze sans domicile fixe. J’occupais à tour de rôle les palais des marchands d’Asie, les sages maisons grecques, les belles villas munies de bains et de calorifères des résidents romains de la Gaule, les huttes ou les fermes. La tente légère, l’architecture de toile et de cordes, était encore la préférée. Les navires n’étaient pas moins variés que les logis terrestres : j’eus le mien, pourvu d’un gymnase et d’une bibliothèque, mais je me défiais trop de toute fixité pour m’attacher à aucune demeure, même mouvante. La barque de plaisance d’un millionnaire syrien, les vaisseaux de haut bord de la flotte, ou le caïque d’un pécheur grec convenaient tout aussi bien. Le seul luxe était la vitesse et tout ce qui la favorise, les meilleurs chevaux, les voitures les mieux suspendues, les bagages les moins encombrants, les vêtements et les accessoires les mieux adaptés au climat. Mais la grande ressource état avant tout l’état parfait du corps : une marche forcée de vingt lieues n’était rien, une nuit sans sommeil n’était considérée que comme une invitation à penser. Peu d’hommes aiment longtemps le voyage, ce bris perpétuel de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés. Mais je travaillais à n’avoir nul préjugé et peu d’habitudes. J’appréciais la profondeur délicieuse des lits, mais aussi le contact et l’odeur de la terre nue, les inégalités de chaque segment de la circonférence du monde.

Bonne journée !

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Pensées pour moi-même – Marc-Aurèle

24 janvier 20142 août 2016

Alors je sais très bien qu’avec ce billet je vais en perdre quelques uns, mais j’ai très envie de vous parler de ce livre. Mais d’abord, il faut que je vous dise quelque chose : j’adore la philosophie.

Voilà (ça, c’est fait comme dirait l’autre).

Depuis que j’ai commencé à étudier la philosophie au lycée et que j’ai eu la chance de l’approfondir en classe préparatoire, je lis régulièrement des ouvrages de philosophie. Je me rappelle que quand j’étais en prépa, on a eu pendant les deux ans des listes d’ouvrages assez monumentales, que je donnais à mon père (je faisais une sélection quand même hein, parce que je n’allais pas tout lire pendant l’été) qui allait les commander à la librairie où il allait régulièrement (sinon j’allais chez Mollat, et je revenais avec 23 tonnes de livres en plus que ce que j’avais prévu, mais ça c’est pas le sujet). Et à chaque fois la libraire savait que c’était pour moi, ça la faisait rire (sans doute que mon père qui transportait et payait la tonne de bouquins il rigolait moins) (merci Papa), et moi j’étais complètement euphorique avec mes bouquins. A 20 ans, je pense que j’avais déjà lu avec passion l’intégrale des œuvres de Kant et de Spinoza, et même si je n’adhérais pas avec tout, j’étais fascinée par ces personnes qui avaient autant pris le temps de penser, de décortiquer la vie, de chercher un sens, un art de vie, un schéma de pensée. A 25 ans j’avais lu l’intégrale de Nietzsche (dont je ne sais toujours pas orthographier correctement le nom du premier coup) (damned), après j’ai voulu m’attaquer à Sartre, mais l’Être et le Néant m’a bien freinée (je n’ai pas réussi à lire les 3 premières pages sans dictionnaire à côté, c’était un brin décourageant pour moi).

Donc la philosophie et moi c’est une grande histoire d’amour, au moins autant que les bouquins de développement personnel que je boulotte dès que je peux.

pensees_marc-aurele
crédit image : amazon.fr

Ce bouquin de Marc-Aurèle, j’en ai entendu parler pour la première fois dans L’Art de la simplicité, de Dominique Loreau. La citation qu’elle en faisait m’avait énormément plu, je m’étais noté de le lire…

Et puis j’ai oublié (comme plein de choses, même en les notant).

Cela m’est revenu en mémoire en écoutant les Podcasts Chemin de Sagesse de France Culture, alors que Frédéric Lenoir listait des livres accessibles de Philosophie (j’en ai d’ailleurs lu un bon nombre, comme peut en témoigner l’article 29 by 30). Là encore, j’ai noté. Et cette fois-ci j’ai lu, pendant mes trajets en bus, avec mon fidèle Kindle (merci Papa et Laura).

Je sais qu’il y a des personnes qui ne s’intéressent pas à la philosophie pour deux raisons : 1/ parce que ce n’est pas forcément facile d’accès (et oui, Kant par exemple, ce n’est pas facile d’accès) et 2/ parce que c’est trop éloigné de leur quotidien. Bon après il y a des gens que ça rebute (ce que je peux comprendre, mais là je ne peux rien faire).

Et ce qui m’a fascinée, c’est que ce bouquin, qui de prime abord n’était qu’un journal que Marc-Aurèle (qui était quand même empereur, c’est pas rien de le rappeler) écrivait pour sa mémoire personnelle (et qui donc n’avait aucune vocation à être publié un jour), c’est que non seulement il est très accessible, mais en plus je le trouve très contemporain.

Je ne vais pas vous mentir, il y a des choses pour lesquelles ont se sent moins concernés, mais il y en a d’autres, en revanche, qui me semblent très actuelles. Par exemple :

Si la chose n’est pas convenable, ne la fais pas ; si elle n’est pas vraie, ne la dis point. Que ce soit toujours là tes motifs d’agir.

Et puis une dernière chose que j’ai aimé, qui relève plus de la forme que du fond mais qui me paraît intéressante, c’est que l’œuvre est organisée en livres et que chaque livre est découpé par fragments : il n’y a aucun besoin de lire des pages entières, on peut très bien picorer quelques épigrammes et passer à autre chose.

Alors voilà, c’est peut être un cycle sur la philosophie antique qui s’amorce, mais je vous conseille cet ouvrage si le cœur vous en dit. Je l’ai vraiment aimé.

Pendant que tu vis, pendant que tu le peux encore, deviens homme de bien.

Bonne journée !

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Mikhaïl – Léon Tolstoï

15 octobre 20122 août 2016

Lorsque je suis allée rapporter mes livres à la médiathèque il y a quelques temps, j’étais fermement décidée à ne pas prendre de la littérature asiatique. Et pour cause ! J’avais décidé de m’attaquer à un monument, à savoir Guerre et Paix de Léon Tolstoï.

En cherchant cet ouvrage, je suis tombée sur ce petit livre. Intriguée (je ne savais pas que Tolstoï avait écrit des contes), je l’ai pris avec moi et je l’ai lu dans la journée.

Mickail - Léon Tolstoi

Ce conte fantastique raconte la rencontre entre un jeune homme abandonné et nu (Mikhaïl) et un pauvre cordonnier (Sèmen). Ce dernier habille et recueille Mikhaïl, et tout un tas de phénomènes surnaturels vont se succéder, jusqu’à livrer la morale de l’histoire.

C’est un conte très frais, très positif, qui présente de belles valeurs. Les personnages sont peu nombreux mais très bien dépeints, chacun ayant un caractère bien défini, qui transparaît dans ses paroles, ses décisions. Le surnaturel de certains événements est crédible, on ne tombe pas dans le fantastique, on dirait presque de la déduction ou de la coïncidence.

J’ai beaucoup aimé ce livre facile à lire, rapide et agréable comme un bonbon en bouche, vraiment dépaysant et prenant. Si vous aimez les petites histoires et les contes, vous ne serez pas déçus !

Bonne journée !

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Bienvenue !

Bonjour ! Je suis Mnêmosunê, croqueuse de chocolat noir, lectrice invétérée, créatrice curieuse et artiste dans l'âme. Depuis 2021, j'ai deux minettes noires adorables, deux sœurs, Orphée et Cassiopée. Sur ce blog je partage mes expérimentations et états d'âme : on en parle ensemble ? ♥

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