Mnêmosunê
Les petits riens forgent de belles existences…
Menu
Skip to content
  • À propos
  • Accueil
  • Contact

Tag Archives: questions existentielles

Partir en week-end

8 mai 20178 mai 2017

Vous savez, j’ai beau essayer de me rappeler, je n’ai pas le souvenir que dans ma famille « partir en week-end » ait eu une quelconque réalité.

On partait en vacances, on partait se promener en forêt, on partait faire les courses, on partait au sacro-saint tournoi de foot du dimanche du frère.

Donc certes on partait, mais on partait quelque part, pour faire quelque chose.

Partir en week-end, ça, non.

Je n’ai aucun souvenir de ça.

D’ailleurs, c’est un concept que j’ai découvert assez tard, à l’âge adulte, avec le premier travail, mais sans doute encore plus quand je suis rentrée en France.

Bien entendu que j’ai connu des gens qui allaient au ski en hiver ou à la plage en été pendant les week-ends.

Mais ces gens-là, ils allaient au ski ou ils allaient à la plage. Ils allaient voir la famille ou visiter le château bidule.

Ils ne partaient pas en week-end.

Parce qu’il y a ce petit truc en plus avec le fait de partir en week-end : le mystère qui renferme la potentialité de ne rien faire de spécial.

Voire même, de ne rien faire du tout.

Partir en week-end c’est « juste » changer de lieu.

Que cet ailleurs soit à 15 bornes ou 450, dans une tente ou un 5 étoiles, à pied ou en avion, seul(e) ou accompagné(e).

Et pour moi c’était nouveau, ce concept qu’on pouvait choisir de faire quelque chose pour potentiellement ne rien faire au final.

Encore mieux : on pouvait faire quelque chose, pour potentiellement ne rien faire au final, juste comme ça, parce qu’on en avait envie et c’est tout.

J’ai appris à faire des choses, à estimer la valeur ajoutée d’une action ou d’un achat, à voir les comportements avec un œil de productivité, d’efficience même, à chercher l’optimisation, le process qui va bien, la rentabilité, même si c’est pour grapiller pas grand-chose (je vous fais rêver là, je le sens).

Toujours faire mieux, aller titiller la perfection.

La fille qui pèse pendant 3 plombes le pour et le contre de l’achat d’un truc pour au final estimer si au coût par jour d’utilisation c’est rentable parce que sinon on ne s’en sortirait pas, c’est moi.

Celle qui cherche à optimiser la moindre tâche pour la rendre la plus automatique et efficace, notamment au travail, c’est moi aussi.

Celle qui se demande si vraiment elle a mérité ses vacances et de partir en jugeant ses réalisations au travail et ses actions personnelles, c’est encore moi.

Celle qui planifie ses voyages pour les rentabiliser, les optimiser au maximum, c’est toujours moi c’était moi (j’ai lâché du lest ces derniers temps) (mais bon, soyons honnêtes, il y a encore du travail).

Inutile de dire que l’idée de « partir en week-end » m’était presque inconcevable.

C’était stratosphérique, je ne comprenais pas : partir en week-end, mais pour quoi faire, pour faire quoi, pour quel résultat, pour quel motif ?

Et puis les gens m’en parlaient, ça avait l’air bien quand même, je veux dire, ils avaient l’air contents d’être partis en week-end ces gens-là.

Les thérapies, les discussions avec les copines et les copains, les idées d’endroit où je voulais aller ont fait leur chemin dans ma tête, tranquillement (c’est qu’il y en avait des obstacles à cette idée).

Partir en week-end, juste pour voir ce que ça fait (motif ? Check : faire avancer la recherche scientifique) (ou tout du moins ma recherche personnelle).

Il a aussi fallu que je me débarrasse de l’injonction comme quoi  il faut être accompagnée pour aller en week-end pour finalement me lancer (Merci Marion).

Inutile de dire que les quelques jours que j’ai passé à Collioure on fait l’effet d’une bombe atomique : je suis allée là bas, j’ai choisi un endroit joli et pratique pour me loger, et le reste du temps, j’ai bullé.

J’ai lu à la plage au soleil, j’ai mangé des glaces, j’ai pique-niqué sur le port, j’ai beaucoup et bien dormi, je me suis promenée au bord de la mer.

Bon, on ne va pas se mentir, j’ai aussi pas dormi de la nuit la veille de partir et ai eu le système digestif complètement en vrac jusqu’à ce que j’ai dépassé les 150kms sur l’autoroute (et que je me rende compte que tout allait bien, c’est bon, déstresse, respire) tellement cet inconnu m’angoissait.
J’irais presque jusqu’à dire que ça me terrifiait de penser que potentiellement, j’allais trouver ça bien, et tout remettre en cause après.

Le changement, la zone de confort, tout ça.

J’ai pas tout remis en cause, je m’auto-sabote encore régulièrement, mais je crois que ça m’a fait avancer d’un point de vue personnel cette histoire.

Alors voilà, je voulais juste poser là cette expérience, parce qu’il y a peut être quelqu’un qui sera dans la même situation que celle dans laquelle j’ai été, et qui aimerait juste voir que c’est possible, et qui passera par là.

C’est possible. Ça fait grave peur, tellement peur que tu en pleure(rai)s de terreur, mais en fait, vraiment, c’est promis, c’est vachement bien.

Ah, et aussi : tu le mérites.

Bonne journée, et bons week-ends.

4 Comments
Share
  • Pin it
  • Share
  • Tweet
  • Email

Confiance & Gratitude

14 décembre 201611 décembre 2016

Demain, ça fera 5 mois tout pile.

5 mois que j’ai reçu cet appel téléphonique : au bout du fil, quelqu’un qui ne contactait à la base pour quelque chose qui ne m’intéressait pas, et qui m’a finalement parlé, sans s’en douter, du poste dont je rêvais.

En 5 mois, je suis passée par toutes les émotions possibles et imaginables je crois, depuis la joie jusqu’à la déception, en passant par l’angoisse et la gratitude.

Il y a eu autant de rebondissements dans ce processus que dans ma tête et mon cœur.

– – – – –

Certains m’ont fait comprendre que c’était louche que ce soit si long, si compliqué, que finalement c’était peut être pas une bonne chose pour moi et qu’il vaudrait mieux que je cherche ailleurs.

D’autres m’ont dit de persévérer, que si c’était ça que je voulais, il fallait que j’aille au bout pour ne pas avoir de regrets.

Pendant un temps j’ai effectivement envisagé de chercher ailleurs, mais je n’en avais pas envie : je n’ai postulé à aucune offre, rien ne m’intéressait.

C’est peut être prétentieux ou capricieux, c’est aussi définitivement un luxe que je me suis accordé, mais je voulais ça.

Je ne voulais pas mieux payé, je ne voulais pas une plus grande ou plus petite entreprise, je ne voulais pas plus ou moins varié, je ne voulais pas trouver à tout prix, je ne voulais pas accepter quelque chose pour accepter quelque chose.

Je voulais ce poste-là.

Je voulais écouter cette petite voix qui m’avait dit que c’était pour moi lors de cet appel il y a presque 5 mois. Je voulais écouter cette intuition que j’ai trop souvent mise de côté.

– – – – –

Vous savez, c’est un peu grisant d’écouter sa petite voix, parce qu’elle a quand même des idées un peu folles, qu’on ne croirait pas réalisables.

Et puis parfois, ses idées sont tellement déconcertantes qu’on n’est pas bien sur(e) qu’elle nous veuille du bien.

Source : chibird.com

Alors que j’écris ces mots et que je prends le temps de réfléchir sur ce long processus, je vois plein de leçons disséminées çà et là, plein de jolies choses sur ce chemin : des amitiés qui ont grandi, l’opportunité d’avoir pu travailler sur des projets qui me tenaient à cœur, un cadeau encore plus beau que ce qui était prévu au départ…

Je ressens beaucoup de gratitude pour tout cela.

– – – – –

Je vous avais dit que je vous tiendrai au courant.

La semaine dernière, j’ai reçu un courrier. J’ai posé des questions, vécu un tourbillon émotionnel en six heures.

24 heures après je l’avais signé, et renvoyé les papiers qu’on me demandait.

Je tremble autant d’excitation que de peur.

Une nouvelle expérience qui commence. Une nouvelle étape dans la croissance personnelle.

Je commence demain.

Bonne journée !1414

9 Comments
Share
  • Pin it
  • Share
  • Tweet
  • Email

Rêver & Expérimenter

24 août 201624 août 2016

En fait, je ne sais pas trop bien comment écrire cet article.
A la base j’avais prévu de parler de mes podcasts préférés, ceux que j’écoute quand j’ai envie de marcher, mais pas vraiment toute seule.
Mais aujourd’hui, j’ai envie de parler d’autre chose (ce qui veut sans doute dire que l’article va faire 20 pages, attrapez vous une boisson et un snack, c’est plus prudent). J’ai envie de parler de l’expérimentation, parce que je crois qu’actuellement c’est là dessus que la Vie m’amène à réfléchir.
Ce qui est quand même assez rigolo puisque, si on y réfléchit bien, qu’est-ce que la vie sinon une vaste expérience composée de milliers de plus petites ?

Ces derniers temps (mais peut être que c’est plus ancien que je ne le crois, allez savoir), je m’interroge donc sur l’expérience, cet événement à la fois exaltant et effrayant.
Je crois que tout est expérience, le quotidien en est une, sortir de sa zone de confort en est une autre : à chacune son panel de couleurs, d’émotions, d’anticipations, de satisfactions.

– – – – –

Hier j’étais au téléphone avec un ami, et je lui disais qu’actuellement, le chômage c’était un peu comme si j’étais en plein milieu d’un champ de coquelicots, et que je pouvais tourner à 360° voir plein de ces fleurs qui représentaient autant d’opportunités plus exaltantes les unes que les autres. Et je lui disais que j’avais bien du mal à faire un choix.
Si en prenant le coquelicot à ma droite cela voulait dire que je renonçais à tous les autres coquelicots ?
Dans ma tête, il y avait cette dichotomie c’est soit coquelicot de droite mais pas celui de gauche, il faut choisir.
Sécurité ou liberté.
Stabilité ou aventure.
Unicité ou variété.
Salarié ou auto entrepreneur.
Etc.

– – – – –

Quand j’étais étudiante, en première année d’ESC, j’ai fait mon premier stage en entreprise : j’ai détesté le marketing, mais le secteur dans lequel évoluait la société pour laquelle j’étais stagiaire me semblait être comme une boite au trésor à explorer. Je ne suivais pas la bonne filière, je pensais ne jamais arriver à mettre le pied dans ce secteur là.
1 an plus tard je faisais mes premiers pas dans le secteur, en tant que stagiaire, et 6 mois plus tard, après avoir fini mon diplôme qui ne me servait à rien (croyais-je) j’étais embauchée dans ce secteur. Premiers pas, apprentissage accéléré, sois autonome, passionnée et curieuse et tout va bien se passer.

Quand j’étais à Montréal, je rêvais d’occuper le poste que j’ai occupé pendant ces 7 dernières années, à être plus sur le terrain, à découvrir des situations complètement nouvelles dans ce secteur que je commençais à aimer : je suis rentrée en France, j’étais une bleue, pas d’expérience significative dans le secteur et pas les « bons diplômes » aux yeux de beaucoup d’entreprises. Je croyais que j’allais me retrouver à faire de la compta, ma spécialité en école de commerce, que je détestais et à laquelle je ne comprenais pas grand chose.
5 mois de chômage plus tard (et à l’époque je l’ai largement moins bien vécu qu’aujourd’hui), j’étais embauchée en tant qu’ingénieur (c’est à ça qu’il m’a servi mon bac +5 en compta, à avoir un statut d’ingénieur sans avoir fait une école d’ingé) et j’occupais le poste dont je rêvais quelques années auparavant. Expériences à gogo, des rencontres en veux-tu en voilà, mets ta ceinture tu vas en prendre plein les yeux, ça va secouer.

Quand j’étais dans ma précédente entreprise, j’ai rencontré ces hommes d’une quarantaine d’années : je leur demandais de me parler de leur quotidien, de leur poste, de ce qu’ils voulaient faire pour l’entreprise, et moi la petite jeune, je les aidais à mettre en place des solutions. Ça faisait 20 ou 25 ans qu’ils étaient dans le métier, ils avaient une stratégie, des objectifs, et moi des étoiles plein les yeux. Ils avaient gravis les échelons un à un, ils me parlaient de leurs expériences à chacune des étapes : si vous pouviez imaginer à quel point ces gens m’ont fait rêver, m’ont fascinée. Je me disais que vraiment, ce poste là, si jamais je restais suffisamment dans le métier, ça devait être chouette d’y être, j’aimerais faire ça. Le Graal, c’était ça : je ne voulais pas aller plus haut parce que plus haut il y a du management et que j’en veux pas, je voulais juste expérimenter ça, cette vue complète.

Il y a deux ans, je me disais que j’avais besoin d’autre chose dans ma vie, j’ai commencé des cours pour devenir kinésiologue. Je ne savais pas trop ce que j’allais en faire, je voulais juste apprendre, connaître un peu mieux l’humain. Quand j’ai signé la rupture conventionnelle, je me suis dit que j’allais partir m’installer au Cap Ferret, ouvrir mon cabinet et que ça allait roxer du poney.
Ce n’était pas l’avis du banquier.
Mon business plan n’était pas tellement d’accord non plus, même le plus optimiste des optimistes.
Et puis vraiment, là, tu te sens ma grande à changer de région, ouvrir un cabinet où tu ne connais pas grand monde, et en étant très très juste financièrement ?
Non.
Changement de plan. Je ne sais pas quoi, mais changeons de perspective, il doit y avoir une solution.

– – – – –

Mi-juillet, le téléphone sonne. Ce n’est pas la première fois qu’il sonne aujourd’hui, j’ai mis mon CV en ligne et je suis toute étonnée qu’il intéresse des gens. J’ai dit non à beaucoup de choses, mais lui là, il vient de dire un mot magique, dans ma tête j’entends mon ancienne psy qui me dit « vous savez, quand la vie vous fait un cadeau, il faut savoir le saisir ». Mince, ça ressemble à un cadeau, un beau cadeau même si je sais pas encore si s’en est un. Il y a des petits papillons, l’adrénaline qui monte, oui d’accord, je veux bien les rencontrer.

Fin Juillet, 1er RDV. Bizarrement je suis complètement détendue, je viens juste voir, voir c’est quoi vraiment ce cadeau. Je viens comme chez McDo, à savoir comme je suis, un peu de mascara en plus, c’est tout. On discute, il est gentil ce monsieur, l’autre aussi d’ailleurs, voilà pourquoi on vous a fait venir, ça vous intéresse ? Je suis pas encore sure que ce soit LE cadeau, mais dans ma tête, il y a une voix qui me dit d’y aller, que c’est pour moi ce truc-là. Oui je suis intéressée, je veux bien rencontrer les autres personnes. J’ai l’impression de m’être transformée en bouteille d’eau gazeuse, ça pétille dans tout les sens.

Début Août, c’est calme la pression retombe, on me tient au courant régulièrement. Jusqu’à ce mail, reçu un samedi soir tard, vous êtes disponible quand la semaine prochaine pour la suite des entretiens ? Je m’interroge, est-ce que je fais pas des bêtises là ? Mais de toute façon j’ai rien à perdre non ? La nuit (courte et agitée) porte conseil, je vais aller voir si vraiment c’est un cadeau qui m’intéresse, je suis disponible tels jours à telles heures, tenez moi au courant, merci. Séisme magnitude 3 en cours, je ne sais plus trop bien si c’est de l’intérêt ou de la peur, c’est pas grave. Il n’y a rien à perdre, il n’y a rien à perdre, il n’y a rien à perdre, il n’y a rien à perdre… Aaaahhh !

Semaine dernière, je vais au 2ème RDV. Je pensais que ça durerait 3/4 d’heure, je suis restée plus de trois heures. Je crois que ça s’est bien passé, enfin de mon côté c’est le cas. Et puis vraiment, c’est LE cadeau. Tu sais LE poste des hommes d’une quarantaine d’années, ben voilà, il est devant toi, c’est pour ça que ces gens t’ont demandé de venir. Je sais plus trop, je panique grave, et s’ils s’étaient trompés, et si j’étais pas capable, et si je m’étais trompée, et si je me plaisais pas parce que les locaux sont un peu moches quand même ?
J’ai un petit travail à faire à la maison et à leur envoyer, j’ai repoussé 4 jours, et puis je l’ai envoyé, à la fois convaincue et tremblante.
Je suis en short list.
C’est super chouette, j’ai super peur. Mais c’est chouette (mais j’ai super peur aussi, c’est pratiquement un ouragan là-dedans).

– – – – –

Hier après avoir discuté de sa situation à lui, mon ami m’a dit que si j’étais là, c’était pas pour rien, que les gens étaient intelligents.
Syndrome de l’imposteur va voir ailleurs.
Si je faisais ça, non, ça n’empêchait pas de faire le reste : peut être pas tout, tout, tout, mais que oui c’est possible d’avoir sécurité, stabilité, liberté et aventure. C’était un choix, un ajustement.
Et tu sais quoi, si ça te plait pas, en fait, t’as rien perdu, tu reviendras à ta situation actuelle, une expérience en plus.
Boum, leçon de vie en cours d’acquisition, merci.

– – – – –

Je ne sais pas si ça aboutira, je vous dirai.

Mais vous savez, tout ce processus-là, je l’écris ici, parce que je veux m’en rappeler.
Je veux me souvenir que c’est possible, que j’ai ma place, que j’ai de la valeur, que les rêves sont là pour être poursuivis, même si quand on est sur le chemin, parfois, on a l’impression d’être loin : en fait les expériences de la vie nous y amènent si on les regarde en prenant un peu de recul.

Ce matin, alors que je m’apprêtais à écrire sur mes podcasts favoris, la petite lumière s’est allumée : si j’ai à la fois envie et peur d’une expérience, c’est sans doute qu’il y a un rêve à réaliser derrière.
Et ce rêve c’est une expérience, comme chaque jour, et s’il est là devant moi, c’est qu’il y a une raison.

Je vous souhaite à tous une belle épopée et d’enrichissantes expériences pour réaliser vos rêves.

Bonne journée !

5 Comments
Share
  • Pin it
  • Share
  • Tweet
  • Email

La décision, les interrogations, l’expérimentation, la conviction

11 mars 201610 mars 2016

Vous savez, quand j’ai pris la décision de reprendre mes études, je n’en menais quand même pas trop large.

En fait, je ne sais combien de fois je me suis demandée si j’allais pouvoir m’inscrire à mon école, si vraiment c’était raisonnable, parce que quand même 600h de cours en deux ans en plus des 40 heures de travail par semaine, avec les heures sup, les déplacements, les astreintes, les opérations de nuit, est-ce que réellement je m’en sentais capable ?

Et puis les négociations avec mon chef qui n’en finissaient pas, parce que je voulais un temps partiel et que lui ne voulait pas, par contre il voulait bien que je pose mes congés et mes RTT pour aller en formation, ce qui n’était pas envisageable de mon côté, parce que non, déjà j’ai pas beaucoup de congés, je vais pas les poser pour aller travailler, même si c’est du travail que je fais pour moi et pas pour la société qui m’emploie.

On a fini in extremis avant la fin du délai pour les inscriptions à se mettre d’accord sur le fait que j’allais poser des jours sans solde (les jours de semaine), alors du coup il a fallu que je me mette à refaire un budget pour cette configuration-là.

organisation-perso

C’est étonnant, en Ecole de Commerce j’ai fait une spécialité compta et j’étais plutôt bonne en finance, mais alors si on me demande de faire un budget je me retrouve comme une poule face à un couteau, la tête en biais par rapport à la feuille qui est aussi en biais mais de l’autre côté (ne vous demandez pas comment j’arrive à écrire dans cette disposition-là, plein de gens se posent la question), à me faire des plans sur la comète de la situation la plus pire (?), quitte à faire un budget autant le faire effrayant au possible.

Alors j’étais arrivée à un truc complètement débile, en mode j’allais devoir m’endetter sur 10 ans pour faire une formation qui en durait deux, je me suis dit que j’avais sans doute un peu forcé le trait. J’ai recommencé mon budget, et en plein milieu j’ai eu la « révélation » de la simplicité de la chose et j’ai trouvé des solutions que j’ai plus ou moins appliquées par la suite (on va dire qu’il y a des mois où j’ai été plus connectée avec l’état de mon compte en banque que d’autres, mais ce n’est pas grave, ça s’est rééquilibré depuis).

Ensuite, en envoyant mon dossier je me suis demandée si vraiment d’un point de vue de la fatigue j’allais être capable, parce que 12 jours d’affilée à travailler « ça pique un peu » comme dit le fils d’un de mes collègues, quand est-ce que j’allais bien pouvoir trouver le temps d’aller faire mes courses quand je suis en cours le week-end, est-ce que ma vie sociale n’allait pas en pâtir, et plus j’y pensais plus les « est-ce que » s’accumulaient.

organisation-boulot

Et comme à chaque fois que cela se produit et que je mentalise à outrance, je me suis dit que je verrais bien ce qui allait se passer.

Cela ne m’a pas empêché de continuer à me poser des questions (si vous saviez…), mais cela m’a permis d’expérimenter, de voir ce que ça donnait en vrai et pas seulement dans mon cerveau, et de trouver des solutions, de faire marcher ma créativité.

Par exemple, pour la question des courses, j’en suis arrivée à les faire à l’arrache à la supérette du coin qui ferme à 22h quand il ne reste que 3 pois chiches, un demi oignon et une banane dans mon frigo, sauf si j’arrive à sortir tôt du travail en semaine, ce qui veut dire que je n’ai pas kiné, pas yoga, pas ciné, bref rien, et qu’en plus j’arrive à partir un bon 2h avant que la Biocoop ne ferme ce qui arrive seulement les jours où la conjonction astrale du joint de carbu des essuie-glaces est bonne et qu’elle est alignée avec la lune en verseau.

Ce n’est pas forcément quelque chose qui me satisfait à 100% (la supérette n’est pas une championne du bio et du local, si vous voyez ce que je veux dire) pourtant, sur le plan strictement basique cela remplit ses fonctions : cela me permet d’avoir de quoi manger.

Oui je suis une étudiante à l'ancienne, qui aime les cahiers à grand carreaux et écrire ses cours au stylo plume...
Oui je suis une étudiante à l’ancienne, qui aime les cahiers à grand carreaux et écrire ses cours au stylo plume…

Maintenant, je me dis qu’à force d’expérimenter, sans m’en rendre compte, j’en ai fait du chemin.

Parfois avec des systèmes un peu bancals, parfois avec des organisations qui finalement me stressaient plus qu’elles ne résolvaient de problèmes, parfois en m’étonnant des effets positifs d’un changement tout simple (le covoiturage !) et malgré tout en ayant des résultats, en m’adaptant petit à petit, en essayant des choses, en cherchant à faire mieux.

Aujourd’hui, je suis étonnée de cela.

Ces deux années sont passées vite, ce n’était pas aussi dur que l’idée que je m’en faisais, et puis surtout, je crois que je me suis trouvée une force que je n’imaginais pas.

J’ai lu vos petits commentaires sur mon précédent article sur le sujet, j’ai aussi écouté les avis de mon entourage lorsque j’évoque mon expérience de salarié qui étudie en plus pour se reconvertir.

Et en fait, ce que je voudrais vous dire, parce que même si je continue à me poser bien trop de questions j’en suis fermement convaincue, c’est que ce courage, cette envie, cette adaptation, nous l’avons tous en nous, qu’on est tous capables de faire ça.

Tous.

Croyez en vous et suivez vos rêves. Les interrogations et les peurs ne sont là que pour être mises au défi de la réalité.

Bonne journée !

2 Comments
Share
  • Pin it
  • Share
  • Tweet
  • Email

Bienvenue !

Bonjour ! Je suis Mnêmosunê, croqueuse de chocolat noir, lectrice invétérée, créatrice curieuse et artiste dans l'âme. Depuis 2021, j'ai deux minettes noires adorables, deux sœurs, Orphée et Cassiopée. Sur ce blog je partage mes expérimentations et états d'âme : on en parle ensemble ? ♥

Réseaux sociaux

  • Bluesky
  • Pinterest
  • Ravelry

Catégories

Articles récents

  • Séjourner au Château de l’Epinay : mon avis
  • J’ai fabriqué une pochette en cuir bicolore
  • Les débuts du juge Ti – Robert Van Gulik
  • Petits contes de printemps – Natsume Sôseki
  • Propos sur la racine des légumes – Hong Zicheng

Recherche

Archives

Site made with ♥ by Angie Makes
Angie Makes Feminine WordPress Themes