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Les dieux voyagent toujours incognito – Laurent Gounelle

4 octobre 201431 mai 2015

Quand on m’a prêté Les dieux voyagent toujours incognito de Laurent Gounelle, je n’étais pas vraiment emballée : non pas que la personne qui me l’a prêté ne me l’avait pas bien « vendu » (au contraire !) mais plutôt que je gardais un sentiment d’attente non comblé de son premier opus, L’homme qui voulait être heureux.

A vrai dire, je ne me rappelle plus grand chose, si ce n’est rien, de cette première rencontre avec les livres de Laurent Gounelle, tout du moins en termes d’histoire. Par contre, je me souviens très bien m’être dit en refermant le livre « et alors, qu’est-ce que j’en fais de ça, qu’est-ce que cela m’apporte ? ».

A cette époque, je cherchais sans doute plus un manuel avec une méthode à appliquer qu’un récit initiatique dans le style de Paulo Coelho, ce qui devait donc expliquer mon manque d’enthousiasme à son sujet. Et puis, quelques temps plus tard, j’ai été confrontée à un peu le même genre de lecture, celle qui fait dire que c’est bien beau tout ça, mais après ? Pourtant, ce livre là (Le bonheur d’être soi de Moussa Nabati), quand je l’ai relu quelques temps plus tard, il m’a beaucoup plus parlé, il a plus résonné en moi, finalement il m’a beaucoup plu. Peut être que c’était le bon moment que je le lise, et qu’avant c’était trop tôt.

C’est peut être un phénomène (?) fréquent pour ce qui est des récits initiatiques ou des livres de développement personnel : pour en retirer les bienfaits, peut être qu’il faut que ce soit le bon moment pour nous, dans notre cheminement personnel et les questionnements qui vont avec.

Tout ça mélangé a fait que juste après avoir lu Jane Eyre, je me suis attelée à lire Les dieux voyagent toujours incognito.

Bon, peut être que la quatrième de couverture a joué aussi. Et le fait que je n’aime pas avoir un livre laissé tout seul dans son coin, sans même lui avoir donné une chance (si toi aussi tu personnifies tes objets, depuis ta voiture jusqu’aux livres et à tes chaussures, tu sais de quoi je parle).

mnemosune-gounelle-les-dieux

L’histoire c’est celle d’Alan Greenmore. Alan traverse une passe difficile : après une enfance pas franchement marquée par l’amour familial et un entourage aimant, le voilà en France, à Paris dans la spirale du quotidien. Oh jusqu’ici Alan s’en sortait plutôt bien malgré le travail qui prenait une tournure qu’il ne lui plaisait pas vraiment, il était amoureux, il avait des projets. Et puis la rupture, ce sentiment de vide, de n’être aimé par personne, d’être inutile : à quoi bon continuer ? Alan se rappelle avoir lu un article sur le meilleur endroit pour se suicider à Paris : c’est décidé, ce soir, il en finira avec cette existence sans but.

Pourtant au moment fatidique, voilà un inconnu, qui surgit de nulle part et qui tout d’un coup fait voler en éclats la détermination d’Alan à se suicider. Il lui propose même un pacte étrange : l’inconnu lui sauve la vie si Alan lui promet de faire tout ce qui lui demandera. Alan est pris dans ses émotions contradictoires, et pourtant il accepte. Ainsi commencent les rendez-vous avec l’inconnu, Dubreuil, les challenges à relever. Au fur et à mesure des épreuves, sa vie devient plus distrayante, Alan remonte la pente mais…

Qui est vraiment ce Dubreuil ? Lui veut-il vraiment du bien ?

Contre toute attente (enfin, les miennes surtout), j’ai bien aimé ce livre. Déjà parce qu’il y a une vraie trame, une vraie histoire derrière : Alan qui veut en finir ne trouvant plus de sens à sa vie, les missions de Dubreuil, le questionnement pour savoir qui est vraiment le bienfaiteur (en est-il vraiment un ?). L’ensemble de l’histoire se tient, Alan raconte ses expériences, ses ressentis, ses échecs, ses doutes, ses espoirs, ses victoires.

Avec mes dernières lectures, je me rends compte que j’accorde beaucoup d’importance aux ressentis des personnages, à la manière dont ils les formulent, dont ils évoluent. Le personnage d’Alan, timide, réservé mais tellement plein de bonne volonté est touchant, on rit des situations cocasses, on se demande comment on vivrait la mission à sa place, comment on percevrait l’enseignement.

Mais est-ce qu’on le percevrait  (p177 )?

Qu’il s’agisse d’un échec, d’une maladie, ou des vicissitudes du quotidien, on n’a pas toujours envie d’accepter le « cadeau », ni le réflexe de le déballer le message caché qu’il contient : nous faut-il apprendre la volonté, le courage ? Ou au contraire le lâcher-prise sur ce qui a peu d’importance ? La vie me demande-t-elle d’écouter un peu plus mes envies et mes aspirations profondes ? de prendre la décision d’exprimer les talents dont elle m’a paré ? De cesser d’accepter ce qui ne correspond pas à mes valeurs ? Qu’ai-je besoin d’apprendre dans cette situation ?

C’est vivant, on a l’impression de le connaître depuis un moment Alan, et on cherche comme lui à percer le mystère : qui est vraiment Dubreuil ?  Comment a-t-il pu arriver au bon moment, au bon endroit, et, au final, quand le « jeu », le pacte, prendra-t-il fin ?

Et justement, c’est ce qui tient l’histoire, ce personnage énigmatique de Dubreuil : une fois qu’on l’a rencontré, qu’on a commencé à voir les challenges qu’il propose, on se demande pourquoi il le fait, quel est son but à lui, quel bénéfice il en retire ?

En bref, une bonne lecture divertissante et pleine de bons rappels, vous savez ces choses que l’on sait mais que l’on oublie d’appliquer, ces petits riens qui peuvent améliorer mine de rien une existence et qui passent trop souvent à la trappe.

Pour tout vous dire, j’ai même acheté le dernier Gounelle qui est sorti (Le jour où j’ai appris à vivre) et j’ai très hâte de le commencer. Peut être même que je vais relire L’homme qui voulait être heureux.

C’est dire s’il m’a plu ce roman.

Bonne journée !

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Jane Eyre – Charlotte Brontë

1 octobre 20142 août 2016

Il faut que je vous dise, ces derniers temps je n’ai pas chômé d’un point de vue de la lecture. Bon en vrai, mais je suppose que vous l’avez déjà remarqué, je n’ai pas chômé tout court, d’où parfois quelques difficultés pour venir mettre à jour mon petit bout de web, alors que pourtant j’ai bien des choses à vous raconter.

La preuve, en Septembre, j’ai lu 4 livres, tous intéressants à leur niveau. La lecture, lorsque les temps sont un peu agités au niveau du travail me permet de me mettre dans une bulle protectrice, de m’évader, de rêvasser.

Le premier livre que j’ai fini le mois dernier est Jane Eyre de Charlotte Brontë. Livre qui m’était illustrement inconnu jusqu’à ce que je me perde dans les méandres de la section d’ebooks Kindle gratuits sur Amazon et que je me rende compte qu’il était bien noté. Ni une, ni deux je l’ai mis dans mon panier, téléchargé sur ma machine bien aimée et, lorsque j’ai eu fini les livres que j’avais précédemment téléchargés, je me suis attelée à sa lecture (oui, je lis les livres dans l’ordre où je les achète, ça ne sert à rien de particulier si ce n’est que cela évite que j’en oublie un dans les méandres du Kindle / de mon placard où on ne voit rien / ma mémoire qui préfère se concentrer sur un bon chaï latté plutôt que de se remémorer les livres que j’ai dans ma pile à lire) (c’est que j’ai des priorités dans la vie vous voyez).

Donc Jane Eyre (pardonnez moi pour les multiples digressions, je suis juste tellement contente d’avoir pu me libérer un peu de temps pour écrire ici que j’ai envie d’écrire des kilomètres) (mais rassurez-vous, je vais essayer d’être concise quand même), c’est en fait l’histoire de la fameuse jeune femme dont le patronyme fait office de titre.

Jane nous raconte son histoire, depuis son enfance chez sa tante, plutôt malheureuse (c’est à dire qu’être humiliée et maltraitée par sa famille ne fait pas partie de ce que j’appellerais une « enfance heureuse ») (et sur ce point là la narratrice est plutôt d’accord avec moi, même si elle passe beaucoup de temps à avoir des paroles très dures vis à vis d’elle même), puis son internat à Lowood où elle commence à s’épanouir, n’en déplaisent les conditions déplorables dans lesquelles elle vit (et les drames qui en découlent), son expérience de gouvernante à Thornfield et enfin (pas tout à fait en fait, mais je vais pas tout vous raconter non plus, lisez-le plutôt) son errance dans les landes.

source : amazon
source : amazon

Ce roman fait la part belle aux sentiments, à l’analyse et aux expériences que connaît Jane. Même si au début j’ai eu du mal à rentrer dans le roman, ayant un peu peur de quelque chose d’un peu ennuyeux, dès qu’elle arrive à Lowood, l’intérêt point à l’horizon et à partir de ce moment là j’ai bien eu du mal à laisser le livre pour me reposer ou faire autre chose : je voulais tellement savoir ce qu’il allait se passer, si cette jeune femme plein de bon sens, de piété, de ferveur, de bons sentiments allait s’en sortir, si cette histoire d’amour qui s’immisce, alors qu’on ne s’y attendait pas plus que cela, allait se concrétiser ou non, les enseignements et l’analyse que Jane allait faire au fur et à mesure de ses aventures.

Aventure sera peut être un mot un peu trop fort au goût de certains tant il est vrai que Jane, bien que très courageuse, tenace et loyale (dans le bon sens de ces termes), n’en est pas, tout de même, une aventurière sur des contrées lointaines. Cependant, son parcours singulier, riche de rebondissements plus ou moins faciles (souvent moins que plus d’ailleurs) vient teinter le récit d’une pointe de suspense : que va-t-il lui arriver après ? Comment va-t-elle se sortir de cette situation ? Quel enseignement va-t-elle tirer de cette expérience ?

J’ai beaucoup aimé le ton du récit, qui m’a semblé juste et qui donne encore plus de caractère à la protagoniste principale. J’ai aimé ses analyses quant à ses sentiments, ses descriptions poétiques de son environnement, comme en témoigne cet extrait :

Bessie descendit dans la cuisine, et m’apporta une petite tarte sur une assiette de porcelaine de Chine, où l’on voyait des oiseaux de paradis posés sur une guirlande de boutons de roses. Cette assiette avait longtemps excité chez moi une admiration enthousiaste; j’avais souvent demandé qu’on me permit de la tenir entre mes mains et de l’examiner de plus près; mais jusque-là j’avais été jugée indigne d’une telle faveur; et maintenant qu’elle était placée sur mes genoux, et on m’engageait amicalement à manger la délicate pâtisserie qu’elle contenait, faveur inutile, venant trop tard, comme presque toutes les faveurs longtemps désirées et longtemps refusées ! Je ne pus manger la tarte; le plumage des oiseaux et les teintes des fleurs me semblèrent flétris.

Une belle découverte donc que ce livre déniché au cours de pérégrinations sur le web, un petit parfum suranné et pourtant attachant, une belle qualité de langue…

J’ai aimé, tout simplement. Et vous ?

Bonne journée !

PS : Je n’ai pas vu les films qui ont été adaptés de ce livre, si vous en avez vus, est-ce qu’il y en a un qui vaut le détour ?

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Revue du web #25

31 août 2014

Toute occupée que j’étais à dessiner (today was a craft day), j’ai failli oublier la revue du web de cette semaine ! Pas de panique, je suis fidèle au poste, et j’ai plein de jolies choses à vous proposer !

Source des images dans l'ordre de lecture : Les livres de George, Hello Kim, Deedee, Wit & Whistle
Source des images dans l’ordre de lecture : Les livres de George, Hello Kim, Deedee, Wit & Whistle
  1. Une chouette revue chez George d’un livre qui me fait envie depuis un moment : je finis ceux que j’ai en stock et je pense que je vais me le procurer, son article m’a encore plus donné envie de le lire.
  2. Une jolie housse de coussin au crochet avec un motif chevrons chez Kim, voilà qui pourrait peut être me permettre de diminuer mon stock de pelotes tout en apportant un côté encore plus douillet à mon canapé. Il n’y a plus qu’à s’y mettre (mais avant je veux finir le projet boulet, je le veux !) !
  3. Un petit guide visite et logement pour Lisbonne chez Deedee. Et il y a un autre article à suivre, voilà qui me donne envie de faire mes valises (mais non, les vacances il va falloir attendre encore un peu…).
  4. Une recette pour une pâte à tourte chez Amanda, ce qui me donne envie de faire des fournées de tourtes à la rhubarbe. Vraiment, la sienne n’est-elle pas juste appétissante à souhait ?

Les autres articles qui ont attiré mon attention cette semaine :

  • La revue du livre « Être végétarien » chez Anne.
  • Des conseils pour entretenir les cheveux bruns chez Mini.
  • Un tutoriel pour les bricoleurs qui voudraient construire un lit sur pieds pour leur compagnon à 4 pattes chez A Beautiful Mess.
  • Quelques photos de la maison d’une lectrice chez A Beautiful Mess (qui me fait complètement rêver !).

Et vous, quelles sont vos découvertes de la semaine ?

Bonne journée !

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The Happiness Project – Gretchen Rubin

27 août 20142 août 2016

La semaine dernière j’ai profité de quelques jours de vacances pour faire ce que je faisais peu : me reposer, prendre du temps pour moi, tricoter (le projet boulet avance !) et lire. Car même si j’ai l’habitude de lire dans les transports et un peu avant de me coucher, finalement je ne lis pas beaucoup je trouve, alors que c’est une activité que j’aime.

C’est ainsi qu’après avoir fini Les frères Karamazov de Dostoïevski, je suis partie en quête d’un livre divertissant pour occuper mes vacances, quelque chose de gai tant qu’a faire, qui me donne de l’énergie.

Qui dit vacances dit livre en VO, alors je me suis tournée vers The happiness project de Gretchen Rubin (Opération bonheur en VF), livre que j’ai depuis un certain temps dans ma liste à lire. Et puis quoi de mieux qu’un ouvrage sur le bonheur pour les vacances ?

Le pourquoi du livre et du projet, le voici.
Un après midi pluvieux, alors qu’elle prend le bus, Gretchen Rubin s’interroge sur ce qu’elle veut dans la vie, et en arrive à la conclusion qu’elle veut être heureuse, et décide de se lancer dans un projet sur un an à se concentrer sur son bonheur : à chaque mois une « ligne de conduite » avec des résolutions mesurables, qui se cumulent au fur et à mesure. Ainsi en Février, la ligne de conduite et les résolutions de ce mois-ci sont à remplir, mais aussi celles de Janvier. Le livre présente les choix faits par Gretchen et ce qu’elle a mis en place. A la fin, bien entendu, elle fait le bilan de son « happiness project ».

source : amazon.fr
source : amazon.fr

Ce livre j’en avais entendu beaucoup de bien, peut être que je m’attendais à quelque chose dans la même veine que Mange, prie, aime d’Elizabeth Gilbert, à savoir un genre de récit initiatique, un livre qui présenterait de manière romancée la démarche de Gretchen Rubin.

En fait je suis un peu partagée, je l’apprécie sans vraiment l’aimer vous voyez ?

En premier lieu, contrairement à ce que je croyais, ce n’est pas un récit romancé. Chaque mois sont présentées la ligne directrice et les résolutions, et pour chacune d’entre elles quelques pages viennent expliquer comment elles ont été mises en place. Il n’y a pas de continuité dans le récit qui est fragmenté par résolutions et c’est un peu dommage, parce que du coup j’ai trouvé le livre un peu « froid ».

Ensuite, à la lecture, j’ai trouvé que certes l’auteur appuyait ses propos de moult références bibliographiques et d’extraits d’études (la liste des références est d’ailleurs disponible à la fin du livre), pourtant les résolutions ou les lignes de conduites sont abordées trop rapidement à mon goût. On a peu de détails sur les démarches, sur les tentatives (réussies et avortées), et je trouve que c’est un peu dommage, ça aurait mérité un peu plus d’approfondissement, d’explications, parce que finalement c’est ce qui fait la richesse du témoignage je trouve (non ?).

Autre chose qui me refroidit un peu, c’est que je n’ai pas réussi à m’identifier ou à avoir vraiment envie « de faire comme elle », quand bien même je me suis trouvée des points communs (pas forcément très glorieux, comme le fait d’être envieux, et d’autres plus acceptables, comme mon côté « underbuyer »), je ne me suis pas attachée à l’auteure, à son histoire, à son ressenti, à ses expériences.

En dépit de tout cela, à mes yeux, l’idée d’un happiness project est bonne, la méthode est bien structurée (la revue des résolutions à intervalles réguliers, ne sélectionner que des résolutions « mesurables » pour voir les efforts) et il y a de très bonnes idées pour améliorer sa qualité de vie (j’ai par exemple bien aimé le mois consacré aux relations sociales) et il y a des pistes intéressantes que j’aimerais explorer.

Finalement, si je fais un parallèle avec une recette de cuisine, il y a de bons ingrédients, la marche à suivre me semble bien et donner de bons résultats, mais malgré tout à la fin de la lecture, je n’ai pas envie de m’y mettre moi aussi, il manque un petit quelque chose, une petite étincelle, un je-ne-sais-quoi. En fait, j’aurais aimé lire un témoignage appuyé de détails pratiques plutôt qu’une méthode illustrée d’exemples réels.

Dommage, l’idée était prometteuse, mais, définitivement, le récit est trop froid pour qu’il me passionne.

Et vous, l’avez-vous lu ? Qu’en pensez-vous ?

Bonne journée !

PS : Pour ceux qui disposent d’un kindle et que l’anglais ne rebute pas, sachez que le livre en VO dans ce format est bien moins cher que pour tous les autres disponibles. A bon entendeur…

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Les frères Karamazov – Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski

21 août 20142 août 2016

(A vos souhaits !)

Habituellement, j’évite de parler des livres qu’on appelle des classiques que je peux lire, quand bien même ils m’auraient plu. La raison en est toute simple, presque facile : si ce sont des classiques, qu’est-ce que mon avis apporterait en plus alors que l’œuvre jouit déjà d’une réputation monumentale ?

Jusqu’aux 80% des frères Karamazov de Dostoïevski, je pensais que je ferais comme d’habitude, je n’en parlerais pas. Ce sont les dernières pages qui m’ont décidée : tant pis, même si ça n’apporte rien de plus à la réputation du roman (considéré comme un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature mondiale quand même), si j’arrive à convaincre, ne serait-ce qu’une personne de lire ce livre et qu’elle l’apprécie, ce sera une belle victoire.

Les frères Karamazov c’est l’histoire d’un père, Fiodor Pavlovitch Karamazov, homme sans principes, dur, vulgaire, marié deux fois et aujourd’hui veuf, qui a trois enfants légitimes (Dmitri, Ivan et Alexei) et probablement un illégitime (Smerdiakov, qui est domestique et cuisinier de Fiodor Pavlovitch).

Chacun des trois fils est une incarnation des idéaux types de la Russie de l’époque : Dmitri est un homme passionné, voire impétueux, constamment tiraillé entre le vice et la vertu (représentation de « l’homme russe » selon Dostoïevski) ; Ivan est un intellectuel, philosophe, matérialiste aussi, qui ne croit pas en l’existence de Dieu ; Alexei, quant à lui, est un homme de foi, qui fait son apprentissage dans un premier temps auprès du starets Zosime qui l’enverra peu avant sa mort « se mêler au monde ».

L’ensemble de l’œuvre tourne autour d’un événement : le parricide. En effet, alors que les relations entre Fiodor Pavlovitch et ses fils sont compliquées, il est un soir retrouvé mort, vraisemblablement tué par un de ses fils pour une présumée affaire d’argent et de rivalité amoureuse…

source : le livre de poche
source : le livre de poche

Je n’en dirai pas plus sur l’histoire pour ne pas trop en dévoiler et vous laisser découvrir toutes les pièces du puzzle, En tout cas, vous devez vous en douter, j’ai trouvé ce roman absolument passionnant. Les protagonistes sont bien fouillés, leurs relations sont parfois étonnantes, chacun a sa manière propre de s’exprimer (les polonais sont assez rigolos dans ce registre), le rythme de l’histoire est plaisant, il y a aussi des histoires dans l’histoire et pas une seule fois je ne me suis ennuyée. Pourtant, quand même, il faut bien l’avouer, il n’y a pas un suspense insoutenable (on se doute de qui va se faire accuser du parricide rapidement), mais je sais pas, je me suis prise au jeu, au fur et à mesure des pages il y a des zones de flou qui apparaissent dont on attend l’éclaircissement. J’ai bien aimé le narrateur omniscient, qui relate à la fois les événements et commente régulièrement avec ses idées et états d’âmes qui viennent apporter encore plus de profondeur au récit, comme par exemple dans cet extrait :

Le bourbier où il s’était enlisé volontairement lui faisait horreur et, comme beaucoup en pareil cas, il comptait surtout sur le changement de milieu : échapper à ces gens, aux circonstances, s’envoler de ce lieu maudit, ce serait la rénovation complète, l’existence transformée.

Et puis cette vivacité dans le discours, le lyrisme presque, ces personnages fougueux sont à la fois intéressants et pour certains attachants, tout cela concourt à tout le bien que je pense de ce livre.

N’écoutez pas votre première impression qui pourrait vous faire croire que c’est un gros pavé rébarbatif voire difficile d’accès : au contraire, c’est une épopée dans une famille russe, un déchirement entre la folie, le vice, la vertu, la raison, la foi, l’athéisme, une bataille familiale, un combat d’orateurs, un rythme saisissant.

Un chef d’œuvre, incontestablement, que je conseille aux amateurs du genre.

Bonne journée !

PS : Pour ceux que cela intéresse, j’ai lu l’oeuvre sur Kindle, et c’est très confortable pour lire, même un ouvrage de cette taille (mais je suis entraînée, j’avais déjà lu Guerre et Paix sur le Kindle) ! Et puis qu’est-ce que c’est pratique dans les transports en commun !

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I am a cat – Natsume Sôseki

18 juillet 201426 mai 2022

Lorsque je suis allée à San Francisco, j’ai de nombreuses fois arpenté les rangées de la librairie Kinokuniya et c’est ainsi que, quelques jours avant de rentrer à Toulouse, je me suis offert quelques livres dont I am a cat de Natsume Sōseki.

J’avoue, je n’ai pas pris de grands risques en choisissant cet auteur puisque j’avais déjà lu 2 de ses romans : Bôtchan (ou Le jeune homme), qui parle d’un professeur de mathématiques qui prend son premier poste dans un collège de province, et Le pauvre cœur des hommes, qui raconte la rencontre entre un étudiant et celui qu’il appelle le maître, un livre émouvant sur le soi et sa relation aux autres.

Je garde un excellent souvenir de ces deux livres, je n’ai pas trop eu à réfléchir pour I am a cat (sauf que, bon sang, il est gros quand même).

I-am-a-catL’histoire commence par ces deux lignes « I am a cat. And yet, I have no name ». Le livre est donc entièrement raconté depuis le point de vue d’un chat errant qui se trouve « adopté » dans la famille d’un professeur d’anglais désabusé, un brin fantasque et dyspeptique. Le chat raconte l’ensemble des expériences qu’il vit telles que sa rencontre avec les humains, découvre les relations avec ses pairs et analyse le fonctionnement de la société. Après avoir relaté certaines de ses expériences propres, le chat se fait plus rapporteur des événements qui touchent son maître, en y ajoutant des commentaires plutôt ironiques et piquants.

Si la première partie du livre est une critique assez marquée de la société et des humains, au fur et à mesure des pages elle se fait plus mesurée : le chat recentre sa satire sur l’évolution de la société japonaise, l’arrivée des influences occidentales et leurs effets sur la culture japonaise plutôt que sur le comportement des humains, et n’hésite pas à rapporter les discussions et situations cocasses que vit son maître, M. Sneaze, et ses proches (sa femme, sa nièce, ses amis Waverhouse et Avalon Coldmoon entre autres). 

Ce roman, qui n’en est pas tout à fait un dans la mesure où, à la base il est composé de plusieurs nouvelles qui ont été publiées dans un journal et qui forment 3 volumes, est divertissant et dynamique, même s’il manque de constance. Ce que j’entends par là, c’est que le point de vue du chat, son ressenti et son analyse sont beaucoup plus présents au début du livre, dans les premiers chapitres, que par la suite. Ça ne veut pas dire que l’ensemble du texte est inégal dans sa qualité, au contraire, c’est simplement que l’opinion du chat est concentrée plutôt dans le début de l’ouvrage, ce qui est un peu dommage pour un livre qui s’appelle I am a cat.

Malgré tout, c’est un bon gros livre, agréable à lire et comme je le disais plus haut, drôle et divertissant. Ma version est en anglais et je l’ai trouvée plutôt accessible : il y a certes quelques subtilités que j’ai sans doute manqué sans que cela gène ma compréhension de l’histoire (ou des histoires).

Pour finir un petit extrait qui vous donnera peut être envie de le lire (p188)…

Why, for instance, do they use two legs when they all have four available ? Such waste of natural resources ! If they used four legs to get about, they’d all be a great deal nippier; nevetheless, they persist un the folly of using only two and leave the other pair just hanging from their shoulders like a couple of dried coldfish that someone brought around as a present.

Bonne journée !

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Mémoires d’Hadrien – Marguerite Yourcenar

28 mai 20142 août 2016

Ce livre, je l’ai acheté pendant les soldes d’hiver 2014 pour deux raisons : la première, c’est que je n’avais pas lu de livres de Marguerite Yourcenar et que je pensais que cela manquait à ma culture ; la seconde étant le titre accrocheur et mon amour de la Grèce et de la Rome antique.

Comme je m’attendais à quelque chose de compliqué (je ne sais pas vraiment pourquoi d’ailleurs), je l’ai laissé de côté pour des lectures plus faciles à mes yeux.

Je l’ai commencé peu avant mon voyage à San Francisco et je l’ai terminé en rentrant, tranquillement, en savourant chaque page, peu après mes 30 ans, ravie.

Memoires-d-HadrienLes mémoires d’Hadrien sont, comme le titre de ce roman historique le laisse deviner, une lettre d’Hadrien adresse à Marc-Aurèle et qui reprend les réalisations de sa vie, depuis sa carrière militaire à son titre d’empereur, en passant par quelques aspects de sa vie privée.

Je l’ai trouvé absolument captivant dans la mesure où c’est un livre qui permet d’avoir un aperçu de ce qu’a pu être la vie d’un empereur, les questions qu’il se posait, pourquoi il a pris telle ou telle décision, comment il a vécu certains événements.

J’ai aussi beaucoup aimé le style, à la fois très vivant et avec une très belle qualité de langue, lire ce roman historique a été vraiment plaisant.

Je croyais ne pas aimer ce genre de littérature et pourtant je m’y suis plongée avec plaisir, imaginant les scènes dans ma tête, cochant les pages qui m’inspiraient.

Un très beau roman.

Pour finir, un des nombreux passages qui m’ont plu (p136 -137):

Sur vingt ans de pouvoir, j’en ai passé douze sans domicile fixe. J’occupais à tour de rôle les palais des marchands d’Asie, les sages maisons grecques, les belles villas munies de bains et de calorifères des résidents romains de la Gaule, les huttes ou les fermes. La tente légère, l’architecture de toile et de cordes, était encore la préférée. Les navires n’étaient pas moins variés que les logis terrestres : j’eus le mien, pourvu d’un gymnase et d’une bibliothèque, mais je me défiais trop de toute fixité pour m’attacher à aucune demeure, même mouvante. La barque de plaisance d’un millionnaire syrien, les vaisseaux de haut bord de la flotte, ou le caïque d’un pécheur grec convenaient tout aussi bien. Le seul luxe était la vitesse et tout ce qui la favorise, les meilleurs chevaux, les voitures les mieux suspendues, les bagages les moins encombrants, les vêtements et les accessoires les mieux adaptés au climat. Mais la grande ressource état avant tout l’état parfait du corps : une marche forcée de vingt lieues n’était rien, une nuit sans sommeil n’était considérée que comme une invitation à penser. Peu d’hommes aiment longtemps le voyage, ce bris perpétuel de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés. Mais je travaillais à n’avoir nul préjugé et peu d’habitudes. J’appréciais la profondeur délicieuse des lits, mais aussi le contact et l’odeur de la terre nue, les inégalités de chaque segment de la circonférence du monde.

Bonne journée !

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Committed – Elizabeth Gilbert

2 mai 20142 août 2016

Quand je suis en vacances, j’aime bien des livres en VO. J’aime bien lire des livres en VO quand je peux, mais je ne sais pas pourquoi, en vacances ils ont un goût différent. Peut-être que tous les livres ont une saveur différente en vacances ? Allez savoir…

Toujours est-il qu’un jour que je faisais du shopping à Malte, je suis rentrée dans une librairie, je me suis achetée une carte à m’envoyer à la fin du voyage (j’ai lu ça je ne sais plus trop où, et j’ai trouvé l’idée marrante, alors j’ai fait pareil. Voilà. J’ai vachement de personnalité des fois) et j’ai parcouru toutes les couvertures de livres (vous avez jamais remarqué que les livres en anglais ont de super chouettes couvertures, très colorées ?), et je suis tombée sur ce livre, c’était celui qui me plaisait le plus (en termes de jolie couverture s’entend) alors je l’ai embarqué.

committedCommitted c’est un peu la suite de Mange, Prie, Aime (Eat, Pay, Love en VO).
Si vous vous rappelez bien, à la fin du précédent opus, Elizabeth avait rencontré un brésilien, Felipe, et ils étaient amoureux. On retrouve donc nos deux amoureux, qui décident de se poser après tant de voyages et ils optent pour les USA, où Elizabeth a toute sa famille. Grand chambardement, valises, Felipe vend sa société d’import de pierres précieuses, tout le monde direction le pays, et que ça saute. Sauf que, Felipe n’a pas de visa pour rester aux USA : pas grave, ils décident qu’il reste 3 mois au pays, et que tous les trois mois ils bougent pour qu’ils puissent rentrer tranquille. C’est aussi simple que ça.

Bien entendu, tout ne se passe pas comme prévu, puisqu’un jour, aux douanes, Felipe est arrêté : c’est suspect tous ces allers-retours (je ne sais pas trop où on les met les « s »…), ça ne peut plus durer, Felipe doit régulariser sa situation ou alors il ne pourra plus rentrer aux USA. Damned.

Et pour compliquer le tout, le seul moyen de régulariser la chose, c’est qu’Elizabeth et Felipe se marient. Sauf que les deux sont plus que réfractaires au mariage, ayant déjà goûté à la chose et ayant terriblement souffert de leurs divorces respectifs.

Committed raconte donc comment ils en sont arrivés à se dire qu’ils allaient se marier (je ne spoile pas, c’est écrit dès le début du livre), les événement auxquels ils ont du faire face et surtout les différentes recherches qu’a effectué Elizabeth Gilbert pour ne plus avoir peur du mariage, l’envisager sereinement.

En ce sens, c’est un bouquin un peu moins personnel que Mange, Prie, Aime puisqu’il y a beaucoup d’explications sur le mariage, ce qu’il représente un peu partout (surtout dans les pays occidentaux). Franchement j’ai trouvé ça super intéressant, et puis j’ai bien aimé les différents témoignages qu’elle raconte (sa mère, différentes personnes croisées au cours de leurs voyages) (oui parce qu’ils voyagent ensemble du coup, le temps que tout se calme un peu et se remette d’aplomb). Et puis il y a toujours cet humour que j’aime tant, j’ai de nombreuses fois souri et ri en lisant ce livre (ce qui n’a pas arrangé ma réputation auprès de certains voyageurs qui étaient dans le même hôtel que moi, mais au point où j’en étais ce n’était plus bien grave).

Bref, un bon livre, aussi bien pour la détente que pour rassurer les flippés du mariage. Et si vous n’avez pas d’amoureux, ça n’est même pas rébarbatif, promis. Enfin moi je l’ai trouvé bien, ça m’a permis de me détendre et d’y voir plus clair sur l’institution en question, et puis ça m’a soulevé des questions sur la féminité, la place de la femme, et ça, j’aime bien.

Pour finir sur ce livre, un des petits extraits qui m’ont plu (p46) :

Compulsive comparing, of course, only leads to debilitating cases of what Nietzsche called Lebensneid, or “life envy”: the certainty that somebody else is much luckier than you, and that if only you had her body, her husband, her children, her job, everything would be easy, wonderful and happy. (A therapist friend of mine defines this problem simply as “the condition by which all my single patients secretly long to be married, and all of my married patients secretly long to be single.”) Which certainty is so difficult to achieve, everyone’s decisions become an indictment of everyone else’s decisions, and because there’s no universal model anymore of what makes “a good man” or “a good woman” one must almost earn a personal merit badge in emotional orientation and navigation in order to find one’s way through life anymore.

Bonne journée !

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Nos séparations – David Foenkinos

24 avril 201416 avril 2014

Ce livre c’est l’histoire d’amour de Fritz et d’Alice. Ils se rencontrent à une soirée avec des amis, et ces deux-là sont faits pour s’entendre, ils se plaisent. Alors forcément, ce qui devait arriver arriva : ils se mettent en couple, et confrontent ainsi, un peu malgré eux, leurs univers, leurs origines bien différents. D’une idylle naissante avec ses promesses, Fritz relate la vie de couple, les tensions qui arrivent, les évolutions qu’ils ont chacun de leur côté, qui parfois les rapprochent, parfois les éloigne. Car ici, c’est bien de l’histoire, du point de vue de Fritz dont il s’agit, depuis la rencontre avec les différentes femmes qu’il nomme (il n’y a pas qu’Alice, même si celle-ci a une place prépondérante dans le roman), les différentes « routines » (je n’aime pas ce mot, je le trouve un peu péjoratif) ou plutôt vies de couple qui s’installent, puis le petit grain de sable qui fait que la machine se rouille, s’encrasse et puis finalement ça ne marche plus aussi bien, peut-être faudrait-il passer à autre chose ? Mais l’autre n’a-t-il pas laissé une empreinte bien plus profonde que prévu dans notre esprit ? Qui peut le dire avant d’y être, de l’avoir vécu ?

Comme le titre de l’ouvrage le présage, ce roman parle d’amour bien sûr, mais aussi de séparations : comment on les gère, on les vit, on les supporte, on les sent arriver… ou pas.

nos-separationsJ’avais adoré le premier livre de David Foenkinos que j’avais lu (La Délicatesse) : j’aimais le style vivant, vif, dynamique et drôle. Dans celui-là, c’est pareil, il y a toujours ce rythme, cette vie, ces pointes d’humour et ces références assez drôles. Chaque personnage a son caractère, mais au fil du livre (et du déroulement de l’histoire) il évolue, il murît (ou pas !) et avance sur son chemin. Il suit son chemin de vie on va dire.

C’est un livre assez court, qui se lit facilement. Je l’ai lu en deux heures dans mon bain après une grosse journée à marcher sur la promenade de front de mer à Malte, c’était exactement ce dont j’avais besoin avant de me coucher : une petite tranche de vie dynamique, tendre et drôle. Il y aura sans doute des passages qui vous feront sourire, des passages qui vous parleront, des passages que vous vivrez sans doute un peu trop fort parce que ça résonne dans les blessures personnelles (ou bien cela n’arrive qu’à moi ?) (trop de sensibilité … ?). Ce livre c’est un patchwork de passages plus ou moins émouvants, mais toujours divertissants.

Nos séparations est un roman assez loin des livres « sérieux » que je peux lire, mais en vacances c’est un excellent compagnon !

Un petit extrait pour le plaisir (p176):

J’ai souffert. Je me suis accroché à quelque chose qui fuyait, dérapait sous mes baisers, ma tendresse et mes tentatives de trouver le vrai. Il y a tant d’enfance dans nos amours : tant de notre enfance. Le mécanisme de mon cœur était parfois si simple, presque humiliant dans sa névrose translucide. Ma vie était, de ce point de vue, une machine à économiser des séances chez le psy. Car je voulais vivre enfin ce que je n’avais pas vécu.

Bonne journée !

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Une légende russe – Elisabeth Barillé

19 décembre 201226 janvier 2013

Depuis toute petite, je suis fascinée par la Russie, sans bien savoir pourquoi. Peut être parce qu’un de mes grands pères, que j’ai malheureusement peu connu, y a vécu, je ne sais pas. Toujours est-il que je me rappelle avoir lu une quantité astronomique de livres dont les auteurs avaient un nom à consonance russe ou qui parlaient de ce pays.

Et puis les années ont passé, d’autres pays ou contrées ont pris le relai et la Russie est un peu passée au second plan, je suis partie un peu plus à l’est encore, un peu plus profondément en Asie.

Mais quand quelque chose ou quelqu’un nous passionne, il en faut souvent peu pour que cela nous revienne en mémoire. Dans mon cas, c’est un article dans un magazine qui m’a donné envie de lire ce livre…

legende-russeCe livre, c’est l’histoire de la quête d’Elisabeth Barillé pour en savoir plus sur son grand-père et aussi sur Lou Andréas-Salomé. C’est ainsi que l’auteure parcourt la Russie pendant plusieurs semaine. Son voyage l’emmène d’abord à Saint-Pétersbourg, Moscou, puis elle fait une croisière sur la Volga et enfin visite Koursk.

Beaucoup de passages de ce livre m’ont parlé, m’ont intéressée ou émue. Les réflexions de l’auteure sur le voyage, le souvenir ou bien la vie sont passionnantes (p25):

Résister contre pour exister. Simone Weil me bouleverse, Simone de Beauvoir m’en impose, Colette Peignot me trouble. Lou Andréas-Salomé m’encourage à lâcher la peur. Que m’apprend Ma vie quand s’ouvre la mienne ? Que vivre est une chance offerte à chacun, une fois, une fois seulement, une occasion unique qu’il s’agit d’investir, avec audace, jusqu’à l’aveuglement s’il le faut. Perdre l’habitude de la demi-mesure, pour vivre résolument, dans la totalité, la plénitude et la beauté. Au diable, l’abnégation, la modestie, la sagesse ! Une vie ne vaut que dans la mesure où on la risque. Oser être soi-même, persévérer dans son être, suivre cette boussole intérieure où s’allient conscience et confiance.

Après avoir lu ce livre, j’ai envie de crapahuter en Russie, de me perdre dans ces rues où tout m’est inconnu, d’essayer de voir ce que mon grand-père a peut être vu, de me reconnecter avec mon vrai moi, d’enfin vivre rien que pour moi et pas pour faire plaisir aux autres…

Un bien chouette livre, avec du rythme, une vraie réflexion, plein de choses que je ne connaissais pas et que j’ai envie de découvrir. Si vous avec envie d’un petit périple en Russie, une introspection ou d’une réflexion sur la vie, vous pouvez vous plonger dans ce bouquin, dépaysement garanti !

Bonne lecture et bonne journée !

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Bonjour ! Je suis Mnêmosunê, croqueuse de chocolat noir, lectrice invétérée, créatrice curieuse et artiste dans l'âme. Depuis 2021, j'ai deux minettes noires adorables, deux sœurs, Orphée et Cassiopée. Sur ce blog je partage mes expérimentations et états d'âme : on en parle ensemble ? ♥

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