C’était il y a quelques mois, peut être l’an dernier même.

J’étais chez la diététicienne, et on parlait du rapport au corps, tout ça. C’est un grand sujet le rapport au corps, le fait de s’aimer, de s’accepter comme on est.

A cette période là, particulièrement, c’était quelque chose de difficile pour moi : avec tous ces kilos émotionnels, mon corps avait bien changé, et puis il y avait les insécurités qui étaient déjà là avant aussi, alors tout cela ça faisait un peu beaucoup trop pour mon regard critique.

Regard critique qui s’applique surtout voire exclusivement sur ma personne.

On a parlé du soin de soi, et j’ai dit que je faisais ce que je pouvais, mais clairement c’était pas beaucoup, le strict minimum on va dire.

Alors elle m’a donné en exercice de me mettre de la crème sur le corps, en conscience. Elle m’a dit qu’elle aimait beaucoup l’huile Weleda, utilisée pendant et après sa grossesse et que si je ne savais pas quoi acheter, je pouvais aller voir de ce côté là.

Je vais être honnête, je n’étais pas emballée par l’idée de l’exercice : la dernière chose dont j’avais envie c’était de me passer de l’huile ou de la crème pour le corps en prenant mon temps et en me regardant.

Cependant, c’est mon côté bonne élève qui l’a emporté : je voulais montrer que je faisais des efforts, et je suis donc allée à la parapharmacie Lafayette, j’ai acheté un lot de deux flacons d’huile, et je suis rentrée chez moi.

Je ne rentrerai pas dans le détail du fait que dans le magasin j’ai croisé une dame avec mes deux flacons, et qu’elle m’a félicitée pour ma grossesse, que j’ai ravalé mes larmes, qu’elle a compris qu’elle s’était trompée, et que chacune mal à l’aise, nous avons repris notre route de notre côté.

Je n’avais pas envie de mettre ce produit, je n’avais pas envie de me regarder. J’avais plus envie d’aller me terrer sous ma couette, pleurer mon sentiment d’humiliation.

J’ai posé le flacon sur le rebord du meuble de la salle de bains. Il m’a nargué pendant quelques jours, et puis je me suis dit que ce serait bien de le faire cet exercice. Au moins essayer et voir ce que ça donne.

Prendre son temps, se regarder avec bienveillance, ne pas se juger.

Vaste programme.

Les premières fois en particulier ont demandé du courage.

Et si c’était mon cerveau qui parlait, je vous dirais bien que c’est quand même incroyable d’en arriver à des situations pareilles, où le désamour de soi a atteint un tel paroxysme que rien que l’idée de vous mettre de la crème vous rebute (au mieux) voire vous terrifie (au pire).

Mais bon je l’ai fait. Peut être pas tous les jours, peut être pas le corps entier à chaque fois. On en a parlé avec la diététicienne, on en parle encore, elle m’encourage.

J’ai gardé l’huile Weleda, que je rachète quand c’est nécessaire.

Je ne saurais vous dire si elle a un effet quelconque sur les vergetures, je n’ai rien remarqué de spécial. En revanche, j’aime bien sa texture un peu épaisse et son parfum doux. C’est enveloppant sans coller et puis ça aide vraiment pour la douceur de la peau.

Je la trouve un peu chère pour le volume de produit et j’ai essayé d’autres choses entre temps, mais j’y reviens systématiquement. En fait c’est un peu comme un rappel de prendre soin de moi avec bienveillance.

Parfois Souvent j’oublie de faire l’exercice en conscience, régulièrement j’applique l’huile juste le haut du corps.

Je me dis que c’est déjà bien pour mon petit corps, c’est un petit pas pour lui, un petit pas pour nous, pour notre relation.

Un pas après l’autre, avec un peu d’huile pour adoucir, sur le chemin de l’amour de soi.

Bonne journée !