L’histoire du Threatbutt au crochet

Je suis sûre que ce genre de situations vous est déjà arrivé : vous êtes tranquillement en train de refaire le monde avec des amis et sans bien comprendre pourquoi la discussion dévie un peu et vous voilà embarqué dans une « aventure » que vous n’auriez jamais imaginé.

Hé bien c’est exactement ce qui s’est passé pour le Threatbutt au crochet… Je vous raconte ?

Au commencement…

La discussion innocente

C’était un midi comme beaucoup d’autres, sans doute un lundi parce que c’est souvent le lundi que je déjeune avec cette personne là, et donc nous étions au restaurant avec R., à parler de tout et de rien.

Et puis au bout d’un moment, le voilà qui me dit que quand même il adorerait avoir un sticker de Threatbutt qu’il pourrait mettre sur son PC portable du bureau.

Vous ne savez pas ce que c’est Threatbutt ? Rassurez-vous, je ne savais pas non plus que cela existait avant qu’il ne m’en parle. De ce que j’en ai compris, c’est un site parodique sur la cybersécurité (si vous voulez vous faire un avis par vous-même, voici le lien d’accès).

Donc on rigole là-dessus, de la manière la plus innocente qu’il soit : le sticker sur le PC c’est peut être pas très discret, mais peut être que quelqu’un en a déjà fait avec une imprimante 3D (réponse : oui, certains en ont même fait des coussins).

Et puis on repart chacun de notre côté après avoir fini et payé notre repas.

Et l’idée farfelue

Bien entendu, si vous imaginez que mon cerveau a arrêté de penser à un truc pareil c’est que vous ne me connaissez pas encore assez, donc fatalement j’ai continué à retourner ça dans ma tête.

Parce qu’il avait l’air d’avoir vraiment envie de ce truc.

J’aurais pu tout simplement acheter du papier à sticker et lui en imprimer un, et c’était réglé.

Mais c’était trop simple.

vue de profil du premier prototype de threatbutt au crochet

Donc j’ai réfléchi, et je me suis dit que quelqu’un devait bien en avoir déjà crocheté un. Réponse : non. Mince.

Bon certes, personne n’en a crocheté (encore), mais cela ressemble à un dickbutt, sans doute que quelqu’un a déjà crocheté un dickbutt ? Réponse : oui.

Toute fière de ma trouvaille, je lui envoie un message disant, en substance, que cela ne devait pas être si compliqué de lui faire au crochet.

Je vous passe les détails de l’enthousiasme de R., qui voulait m’acheter de la laine avant même que j’aie commencé à réfléchir à un potentiel patron, en tout cas c’est ainsi que j’ai commencé à me pencher vraiment sérieusement sur le sujet.

La phase prototypale

Le premier essai

Il va de soi que je n’avais aucune idée de ce que j’étais en train de fabriquer (enfin si, je savais qu’ultimement ce serait un Threatbutt ou quelque chose d’approchant), et que la première chose que j’ai faite c’est attraper un cahier qui traînait, un crayon, et j’ai commencé à griffonner un patron à tester.

vue de face du premier prototype de threatbutt au crochet

J’avais une pelote de laine que j’avais achetée à San Francisco des années auparavant dont je ne savais que faire, alors je me suis dit que j’allais l’employer à ça.

Pour le premier prototype, je voulais faire dans la simplicité: faire les formes de base pour voir ce que cela donnerait, j’aurais bien le temps de me pencher sur les détails (cagoule, membres, clavier…) plus tard.

Il ne m’a pas fallu très longtemps pour construire la base, que j’ai ainsi pu montrer à R. pour avoir son avis et ainsi pouvoir faire les modifications nécessaires pour obtenir le résultat qui lui plairait.

Tout en rondeurs, le premier prototype me plaisait bien, mais R. trouvait le fessier trop rebondi par rapport à l’original…

vue de dos du premier prototype de threatbutt au crochet

Il était temps de passer au second prototype !

Les informations concernant ce prototype:

  • Laine : Debbie Bliss blue faced leicester aran, coloris 46009 Fushia
  • Crochet : 3.5mm (E)
  • Safety eyes 10mm
  • Lien vers le projet sur Ravelry

Le second prototype

Pour celui là, j’ai commencé à affiner mes choix « stylistiques » (je dis ça et ça sonne très pro, mais encore une fois, je n’avais globalement aucune idée de ce que je fabriquais).

vue de profil du second prototype de threatbutt au crochet

J’ai donc essayé :

  • de crocheter la cagoule directement plutôt que de la faire à part
  • de crocheter les yeux plutôt que d’utiliser des safety eyes
  • de crocheter la bouche à part pour ensuite la coudre sur la cagoule
  • de crocheter les bras, mains, jambes et pieds
  • de crocheter le clavier, le broder et trouver un moyen de le rendre rigide
  • de faire les fesses en un seul bloc plutôt qu’en séparant chacune des fesses

J’ai pas mal étudié des patrons d’amigurumi et expérimenté au fur et à mesure pour essayer d’arriver à un résultat ressemblant.

vue de face du second prototype de threatbutt au crochet

Et j’ai aussi pris des tonnes de notes sur mon cahier, avec des croquis, des grilles, des comparatifs.

Le second prototype me plaisait moins que le premier, mais je dois avouer qu’il m’a permis d’affiner encore un peu le design du Threatbutt au crochet.

Quand je l’ai eu fini, j’ai ramené les deux prototypes à un de nos déjeuners avec R. pour qu’on se mette d’accord sur les différents attributs…

vue de dos du second prototype de threatbutt au crochet

Et j’ai attaqué la phase finale !

Les informations concernant ce prototype :

  • Laine claire : Anny Blatt baby blatt, coloris 226 Genepi
  • Laine foncée : Holst Garn Coast Uld Bomuld, coloris Cobble
  • Crochet : 3.5mm (E)
  • Lien vers le projet sur Ravelry

La version finale

La réalisation

Après deux prototypes et je ne sais combien d’expérimentations et de pages de notes, il a forcément été beaucoup plus facile de crocheter la version finale du Threatbutt.

Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières, j’ai simplement bien pris mon temps pour ne pas faire de bêtises, notamment à l’assemblage, pour que tout soit bien positionné comme il fallait.

vue de profil du threatbutt au crochet

Et une fois que tout était comme je le voulais, je l’ai bien emballé (après tout c’était un cadeau).

La distribution

Je l’ai donné à R. lors d’un de nos rituels déjeuners ensemble : il n’était pas au courant que je l’avais fini, je voulais lui faire la surprise.

Ce jour là j’étais un peu patraque/malade, et une amie était avec nous. On a parlé de tout et de rien, mais en fait je ne tenais plus en place, alors je lui ai donné son Threatbutt sans trop prévenir.

vue de face du threatbutt au crochet

Je suis pas trop douée pour les surprises, parce que je suis tellement excitée à l’idée que la personne soit contente, et tellement en stress à l’éventualité qu’elle ne le soit pas, que j’en viens pratiquement à chaque fois à faire un gloubiboulga incompréhensible.

Enfin passée la seconde « mais qu’est-ce que c’est que ça encore? », R. a ouvert le paquet, et vu son regard tout pétillant et le grand sourire, je crois pouvoir dire qu’il est content de son Threatbutt au crochet !

Les informations concernant la version finale :

  • Laine foncée : Phildar Lambswool, coloris black
  • Laine claire : Phildar Lambswool, coloris Blanc
  • Crochet 3.5mm (E)
  • Safety eyes 12mm
  • Lien vers le projet Ravelry
vue de dos du threatbutt au crochet

Depuis qu’il rejoint son propriétaire, le Threatbutt au crochet a été baptisé Threaty McButtFace, et il a même un compte Twitter sur lequel vous pouvez le suivre !

Voilà toute l’épopée du Threatbutt au crochet, projet plutôt rigolo à réaliser, tellement différent de ce que j’ai pu faire auparavant ! Et mon tout premier projet pour lequel j’ai créé le modèle de A à Z !

Et vous, quel est votre dernier projet farfelu ?

Bonne journée !

2 thoughts on “L’histoire du Threatbutt au crochet

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