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Les petits riens forgent de belles existences…
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Category Archives: Culture

Eva Luna – Isabel Allende

27 mai 2012

Ce livre fait partie des cadeaux que j’ai reçu pour mes 28 ans. Il m’a été offert par mon papa et ma belle-mère (merci !).

C’est suite à la lecture de Paula que j’ai eu envie de lire un autre roman d’Isabel Allende, mais qui soit plus dans sa veine de conteuse en fait. D’où le choix d’Eva Luna.

Eva Luna - Isabel AllendeL’histoire se passe quelque part en Amérique du Sud, dans un pays qui ressemble à la fois au Chili et au Venezuela sans que l’on sache très bien où l’on se trouve. Le roman raconte, bien entendu, la vie, plus que rocambolesque, d’Eva Luna, depuis sa conception jusqu’à son dernier nouveau départ. Mais il raconte aussi la vie de Rolf Carlé, elle aussi assez mouvementée.

Les deux histoires sont racontées par Eva Luna, inutile donc de vous cacher que ces deux là vont finalement voir leurs chemins se croiser, dans des circonstances complètement incongrues, liées à la guérilla. Un chapitre sur deux est consacré à la vie d’Eva, l’autre étant destiné à raconter celle de Rolf Carlé. Vers la fin, bien entendu, la distinction n’est plus aussi claire puisque leurs destins se mêlent, mais j’aime bien cette façon de raconter les histoires, avec deux personnes complètement différentes qui se croisent.

Le roman est parsemé de personnages hauts en couleurs qui donnent beaucoup de rythme et de folie au récit : il y a notamment une femme née dans un corps d’homme (= un travesti quoi) Melecio (qui vers la moitié du récit devient Mimi), le professeur Jones et sa technique d’embaumement ou encore Riad Halabi gentil tenancier de boutique avec un bec de lièvre. Tous ces personnages colorés n’iraient pas sans un cadre assez mouvementé, l’histoire se passe donc entre coups d’états, manifestations, guérilla, etc. sujets chers à l’auteure.

C’est un roman plutôt divertissant, bien ficelé, qui fait sourire malgré les moments difficiles que relate Eva Luna tant certaines situations sont cocasses et racontées avec humour. Ne cherchez pas à être pris aux tripes comme avec Paula, ce n’est pas le cas ici, mais pour ce qui est du voyage, vous ne serez pas déçus, il y a du rebondissement, plein de personnages attachants et une histoire pas commune.

Bonne lecture !

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Le mec de la tombe d’à côté – Katarina Mazetti

10 mai 20129 mai 2012

Ce livre, c’est un des cadeaux de Gazelle pour mon pré-anniversaire. Elle me l’a vanté en me disant qu’elle l’avait beaucoup aimé, qu’elle avait beaucoup ri en le lisant. Elle ne m’en a pas dit plus, sans doute pour me laisser la surprise de découvrir ce roman. Et quelle bonne idée !

Le mec de la tombe d'à côtéCe roman, c’est l’histoire d’une veuve et d’un vieux garçon que tout oppose : elle est citadine et travaille à la bibliothèque; lui est agriculteur. Ils se rencontrent au cimetière où elle vient visiter son défunt mari et lui s’occuper de la tombe de ses parents. C’est un sourire qui va tout changer… Mais je ne vous en dis pas plus pour l’histoire, à vous de découvrir en parcourant ses pages !

J’ai beaucoup aimé la structure du livre, où l’on découvre tour à tour le point de vue de Désirée et celui de Benny, chacun racontant à sa manière, avec ses mots, chaque rencontre, chaque événement, mais aussi leurs tourments, leurs interrogations, leurs certitudes mais aussi leurs délires parfois (p52).

Horloges biologiques. Je me les imagine comme d’énormes réveils, avec un petit marteau qui frappe frénétiquement sur deux cloches rondes jusqu’à ce qu’on se réveille toute paniquée avec une folle envie de se reproduire, ou au moins de procréer. Je me demande si cette horloge biologique a aussi une fonction snooze qui permet de se rendormir et d’être réveillée de nouveau plus tard ? Dans ce cas, mille mercis !

(J’adore l’idée de la fonction snooze pour l’horloge biologique, ça me fait beaucoup rire !)

C’est un bouquin très dynamique, avec beaucoup d’humour et plein de bons sentiments. Vraiment étonnant, c’est une histoire qui surprend, qui interroge et surtout… qui divertit !

Si vous ne l’avez pas lu, foncez !

Merci Gazelle pour ce chouette cadeau, j’ai a-do-ré !

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Le jour où Lacan m’a adopté – Gérard Haddad

7 mai 2012

Lorsque j’ai commencé ce livre, je ne connaissais illustrement rien aux différentes théories, idées ou pratiques en termes de psychanalyse. Je ne m’y suis jamais vraiment intéressée à vrai dire. J’ai seulement commencé à appréhender la psychanalyse lorsque j’ai moi-même poussé la porte du cabinet d’un thérapeute, qui me suit depuis 3 ans maintenant. Autant confesser tout de suite que mon savoir dans le domaine est plus que limité.

Inutile donc de préciser que je ne connaissais Lacan que de nom et que je ne savais rien des débats sulfureux qui entourent l’homme, ses théories ou la manière dont il conduisait ses analyses.

Le jour où Lacan m'a adopté
Ce livre, c’est l’histoire de Gérard Haddad, de son mal être qui l’habite depuis sa plus tendre enfance, de son parcours professionnel et privé, et, bien entendu, de son analyse avec le docteur Lacan, qui durera 11 ans et à l’issue de laquelle Haddad deviendra lui-même analyste.

Le récit est assez frais, un peu comme une auto-biographie que l’on aurait déguindée (p211).

L’agitation du vieil homme, blanchi sous le harnais de cet étrange métier, me surprenait une fois de plus. Jamais, jusqu’à son dernier jour, sa pratique ne devint routine. Il y était si totalement impliqué, identifié. De tels souvenirs, aujourd’hui encore, soulèvent en moi le pénible sentiment de ma radicale insuffisance.

Lacan, cette fois, m’avait franchement ouvert la porte tout en allumant le feu orange de la prudence. J’en étais plus embarrassé que satisfait. Peut être aussi avais-je le pressentiment que j’allais,  partir de ce moment, connaître les plus violentes tempêtes de mon existence, auprès desquelles celles que je venais de traverser n’étaient que simples giboulées. Mon univers mental se trouvera bientôt bouleversé de fond en comble.  J’entrai de plain-pied, et sans le savoir, dans ce moment que Lacan a défini comme la passe, goulet qui conduit l’analysant à abandonner sa plainte pour occuper la place d’analyste.

A la fin du livre, je n’en sais pas vraiment plus sur Lacan et sa pratique psychanalytique (ou si peu…), par contre j’en sais un peu plus sur comment Haddad, cet ingénieur agronome a vu sa vie changer en même temps qu’il suivait sa psychanalyse. Comment à 30 ans il a repris des études de médecine et lâché son travail d’ingénieur, comment la psychanalyse lui a permis de trouver sa voie et de devenir psychanalyste.

C’est un récit qui peut nous faire sourire, nous interpeller, mous émouvoir. Un livre assez simple, sans fioritures qui permet de se divertir sans trop nous remuer. Et la principale chose que j’en retiens, c’est qu’à tout instant la vie peut nous montrer qu’il est encore temps de changer, de suivre une autre voie, de prendre des risques.

Je le savais déjà, mais un rappel ne fait pas de mal de temps en temps…

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Paula – Isabel Allende

30 avril 2012

Il y a des livres qui touchent notre âme, qui font vibrer les tripes et qui résonnent dans le cœur. Paula fait partie de ceux-là. C’est un livre terrible. Tellement terrible que je ne sais pas vraiment par où commencer à son sujet, tant je suis ensevelie par les émotions qui m’assaillent alors que je viens d’en lire les dernières lignes, les yeux embués de larmes.

Pourtant, je connaissais l’histoire, puisque je l’ai acheté de la même manière que ces livres. Je savais donc que ce livre est une lettre d’Isabel Allende à sa fille, Paula qui est dans le coma. Je connaissais aussi les sujets abordés, l’issue tragique du roman. Je savais, au fond de moi, qu’il me remuerait, en témoignent le nombre de fois incalculable où j’ai attrapé le bouquin dans la pile à lire, où j’ai regardé les 5 lettres du titre et où je l’ai reposé en me disant que ce n’était pas le bon moment. Je savais tout ça. Mais je ne me doutais pas qu’il me ferait autant vibrer. Pas à ce point là.

Vibrer parce que ce livre tout entier est un ode à la création littéraire. Le besoin d’écrire dans les moments d’émotions intenses, je le connais (la preuve), même si parfois on le garde pour sa sphère intime. Ce besoin de lâcher sa rage, sa colère, sa douleur, ses questions sur le papier (ou l’écran) pour s’apaiser, prendre de la distance, transmettre une émotion, chercher (trouver ?) une réponse ou laisser un souvenir transparaît tout au long des 450 pages du livre (p18-19).

L’écriture est une ample introspection, c’est un voyages dans les plus obscures anfractuosités de la conscience, une lente méditation. J’écris à tâtons dans le silence et, en chemin, découvre des parcelles de vérité, de menus cristaux qui tiennent au creux d’une main et justifient mon passage en ce monde. C’est un 8 janvier aussi que j’ai commence mon deuxième roman et, depuis, je n’ai pas osé changer cette date porte-bonheur. En partie par superstition, en partie par discipline, j’ai commencé tous mes livres un 8 janvier.

Il y a plusieurs mois que j’ai achevé Le Plan infini, mon dernier roman, et depuis j’attendais ce jour. Tout était prêt: le thème, le titre, la première phrase. Néanmoins, ce n’est pas encore cette fois que j’écrirai cette histoire. A présent, tu es malade, Paula, et je n’ai de forces que pour te tenir compagnie.

Et ces besoins, ils me parlent.

PaulaVibrer parce que ce livre raconte non pas une histoire, mais deux. Il est d’ailleurs composé de deux parties, chacune écrite différemment, même si les sujets abordés sont les mêmes.

Dans la première partie, Isabel Allende écrit une lettre à sa fille, pour lui (re)transmettre son histoire familiale lorsqu’elle sortira du coma. On y découvre Isabel Allende petite, les personnages de sa famille, le Chili, le coup d’état, l’exil, le Venezuela, les mariages, les naissances, les divorces, les souffrances, les doutes, les morts, les illusions, la perte de l’innocence, la fuite, les jeux, bref tout ce qui fait la richesse d’une vie. Le récit de l’histoire familiale est parfois entrecoupé de « dialogues » entre l’auteur et sa fille, parfois de réflexions sur sa vie ou sur elle-même (p295).

Parfois, lorsque j’étais seule dans un lieu secret de la colline San Cristóbal, avec assez de temps pour penser, je revoyais l’eau noire des miroirs de mon enfance, où Satan apparaissait la nuit ; en me penchant dessus, je constatais, atterrée, que le mal avait mon propre visage, que je n’étais pas sans tâche, que personne ne l’était, qu’en chacun de nous il y avait un monstre tapi, que nous avions tous un côté noir et méchant. Dans certaines conditions pourrais-je moi aussi torturer et tuer ? Par exemple, si quelqu’un touchait à mes enfants… De quelle cruauté serais-je alors capable ? Les démons s’étaient échappés des miroirs et allaient librement de par le monde.

Dans la seconde partie, un virage s’amorce. L’auteur commence à entrevoir l’issue fatidique, à contre-cœur, à demi-mot (p275).

Je n’écris plus désormais pour que ma fille ne soit pas complètement perdue à son réveil, car elle ne se réveillera pas. Ces pages n’ont plus de destinataire. Paula ne pourra jamais les lire.

Non ! Pourquoi répéter ce que disent les autres si je ne les crois pas ? On l’a reléguée parmi les irrécupérables. Lésion cérébrale m’a-t-on dit…

Elle continue à parler de son histoire, mais s’adresse de plus en plus à sa fille à la troisième personne et non plus en utilisant le « tu ». La douleur est de plus en plus présente, les doutes aussi et l’espoir semble s’amenuiser peu à peu. La part qui évoque les soins prodigués à Paula, la veille de ses proches est de plus en plus importante. Jusqu’à la fin.

Ce livre raconte l’histoire d’une famille, mais il raconte surtout la douleur d’une mère qui voit son enfant partir, emporté par la maladie, par la mort. Quiconque a déjà accompagné un proche, malade, mourant, reconnaîtra cette douleur, ce déni, cette tristesse, ce sentiment d’injustice et d’impuissance, cette envie d’y croire malgré tout, cette tornade qui hurle au fond des boyaux et ne laisse aucun doute quant à l’issue, malgré les prières, malgré les sourires, malgré le « mieux » d’un examen parmi tant d’autres.

Ce livre, c’est une histoire d’amour, une histoire de vie qui cherche à comprendre l’incompréhensible, qui cherche une justification à l’injustifiable, qui cherche à sauver ce qui ne peut l’être, à calmer une fournaise que le moindre souffle, fut-il d’espoir ou de résignation, ravive, inlassablement, jour après jour, semaine après semaine, années après années.

Ce livre est réellement terrible, dans tous les sens que le terme peut avoir aujourd’hui. Terrible dans sa manière d’aborder une histoire, terrible dans sa manière d’aborder la vie, terrible dans sa manière d’aborder la mort, terrible dans sa manière d’aborder l’amour.

Un bâton de dynamite qui fait sauter tous les verrous et barricades pour dévoiler une vraie pépite .

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Femmes qui courent avec les loups – Clarissa Pinkola Estès

29 avril 201231 mai 2015

Ce livre, cela faisait un moment qu’il était sur mon meuble à chaussures de l’entrée, là où s’entassent gracieusement tous les livres de poche qui composent ma pile à lire. Il me semble que je l’avais acheté après avoir lu quelque chose dessus dans un supplément du magazine Psychologies (comme ce bouquin là). Aussitôt acheté, aussitôt mis sur le meuble à chaussures de l’entrée, et aussitôt oublié vu que dans une pile à lire il y avait déjà une pile de livres à lire (étonnant n’est-ce pas ?).

Et puis quand je suis partie en vacances chez mon papa, j’ai eu envie de me trouver un bon livre, quelque chose de divertissant, puisque je venais de terminer mon livre (celui là). J’ai donc mené une expédition dans la pile à lire, regardé les couvertures pour voir celle qui me plaisait le plus, et j’ai donc pris ce livre, non sans avoir parcouru la 4ème de couverture en diagonale. Un livre sur les histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage, ça ne pouvait qu’être divertissant.

Femmes qui courent avec les loupsEt effectivement, divertissant, il l’était, ce livre. Et intéressant en plus.

A la base, je croyais que c’était une espèce de recueil des contes et mythes que connaît ou a créé l’auteur en ce qui concerne l’archétype de la femme sauvage. Mais c’est bien plus que cela. Bien sûr, il y a des contes et des mythes, certains connus (Barbe Bleue, le Vilain petit canard, …) d’autres beaucoup moins (La femme squelette, Vassilissa…). Ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est l’analyse qui en est faite.

En effet, il y a quelques temps, j’avais lu un article qui parlait des la dimension psychologique des contes, comme quoi ils feraient appel à des symboles qui nous parleraient presque inconsciemment. J’avoue que sur le coup, je ne voyais pas trop bien le symbolisme ou la dimension psychologique du Petit Chaperon rouge, et ce, malgré la morale évidente du conte. Dans ce livre, une analyse est menée pour chaque conte (certains termes utilisés sont d’ailleurs assez ardus) (heureusement, mon papa a fait office de dictionnaire) et qui permet d’aborder certains aspects de psychologie.

 Il est facile de ne rien faire en rêvant d’un amour idéal. On pourrait même ne jamais sortir de cet état de torpeur si l’on ne butait sur quelque chose de précieux, sans pour autant en avoir conscience.  C’est là pour les êtres naïfs, les êtres blessés, le miracle de la psyché : même sans enthousiasme, même sans y croire, même sans être prêt, même en s’en jugeant incapable, on tombe par accident sur un trésor. Notre âme fait son travail, qui est de ne pas négliger cette trouvaille, de reconnaître le trésor où qu’il se trouve et quelle que soit sa forme, avant de réfléchir soigneusement à la suite à donner à notre découverte.

Inutile de préciser que je me suis reconnue plein de fois, que j’y ai trouvé des éclairages précieux et des pistes à suivre pertinentes. Pour tout dire, j’ai pris plus de 5 pages de notes, j’ai épluché toute la bibliographie et je me tâte pour le relire (maintenant que je connais tous les mots, même les plus ardus, ça devrait être plus facile) (mais il n’y en a pas tant que cela des mots ardus, hein).

Donc si jamais vous aimez les contes, l’archétype de la femme sauvage vous intéresse et/ou vous êtes attirés par la psychologie, vous pouvez foncer, c’est une merveille !

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Auprès de moi toujours – Kazuo Ishiguro

7 avril 20126 avril 2012

On pourrait croire que je choisis mes livres de part l’adaptation qui en est faite au cinéma. Il n’en est rien. Si j’ai choisi les deux derniers parce que j’en avais entendu beaucoup de bien, celui-ci a été sélectionné pour son titre. Je n’avais jamais entendu parler de l’histoire, ni même de l’auteur, mais le titre m’a interpellée : « Auprès de moi toujours » c’est poétique, non ?

Auprès de moi toujours(Pardon pour la qualité de la photo, prise hier soir alors qu’il faisait nuit…)

Ce roman, assez singulier, relate les vies de Kath, Ruth et Tommy. C’est d’ailleurs Kath qui raconte l’histoire. Le livre commence Kath est accompagnante depuis presque 12 ans, elle a un peu plus de trente ans. Dans la première partie du livre, elle évoque ses souvenirs d’enfance à Hailsham dans les années 90. Hailsham est une école assez idyllique de la campagne anglaise, où les enfants sont éduqués dans l’idée que leur bien être est essentiel à la société. Ils bénéficient d’un solide encadrement, la part belle est donnée au sport, aux divers enseignements, dont l’art. La seconde partie relate l’adolescence de Kath, Ruth et Tommy, puis leur vie de jeunes adultes.

C’est un roman qui m’a beaucoup intriguée parce qu’il ne révèle que peu à peu les objectifs d’Hailsham, ce qu’est le métier d’accompagnante qu’exerce Kath. Les personnages sont assez singuliers, avec des traits de caractère bien marqués. Ruth est un brin manipulatrice, Tommy un peu colérique et Kath naïve. Mais ils sont tous transportés par un altruisme et une candeur assez touchants.

Il est assez difficile de parler de ce livre sans en révéler l’intrigue, ce qui serait fort dommage tant le roman est bien construit. Je dirais donc juste que sans le savoir, j’ai choisi un livre qui m’a touchée, remuée. C’est difficile pour moi d’expliquer pourquoi, parce que c’est assez intime, mais ce livre, au delà de mon histoire personnelle qui influence forcément l’appréciation que l’on a d’un roman, a soulevé quelques questions en moi.

Peut être en sera-t-il de même pour vous…

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L’amour dure trois ans – Frédéric Beigbeder

6 avril 2012

Décidément, en ce moment, je ne suis pas vraiment à la page en ce qui concerne l’actualité littéraire. Pendant quelques temps, j’ai surtout lu des livres de développement personnel ou assimilés, et ai délaissé la littérature, de quelque pays que ce soit.

Quoi qu’il en soit, ce que je vous propose aujourd’hui, c’est un livre qui n’est pas passé inaperçu ces derniers temps puisqu’il a été adapté au cinéma il y a peu…

L'amour dure trois ansL’histoire, tout le monde la connaît (ou presque): Marc Marronnier est chroniqueur mondain. Après avoir vécu l’idylle et s’être marié avec Anne, l’ennui s’installe dans le couple et, au bout de 3 ans donc, le divorce est prononcé. Le livre relate donc cette histoire d’amour, la séparation, les états d’âme de Marc suite à sa séparation, sa rencontre avec Alice, l’ensemble des tourments que le protagoniste principal rencontre finalement.

C’est le premier livre de Beigbeder que je lis, je ne suis donc pas familière de son style. Je l’ai trouvé assez incisif, cru parfois, notamment lors de la description de la phase sombre que traverse Marc. J’ai tout de même trouvé que c’était assez drôle, l’ironie est bien présente et elle se mêle bien avec le récit (p 69).

Un jour le malheur est entré dans ma vie et moi, comme un con, je n’ai plus jamais réussi à l’en déloger.

L’amour le plus fort est celui qui n’est pas partagé. J’aurais préféré ne jamais le savoir, mais telle est la vérité : il n’y a rien de pire que d’aimer quelqu’un qui ne vous aime pas – et en même temps c’est la chose la plus belle qui me soit jamais arrivée. Aimer quelqu’un qui vous aime aussi, c’est du narcissisme. Aimer quelqu’un qui ne vous aime pas, ça, c’est de l’amour.

C’est un livre que j’ai lu assez vite, pendant lequel je me suis reconnue parfois (mais pas dans la description des dîners mondains, d’ailleurs cela ne me donne pas du tout envie d’y participer, bouh !), que j’ai trouvé divertissant. Je n’ai pas vu l’adaptation au cinéma, je ne sais donc pas ce que vaut le film, mais le bouquin est bien.

Je me demande même si je ne vais pas attaquer un autre de ses bouquins… Sauf que je ne sais pas vraiment lequel choisir ! En tout cas, si vous cherchez un ouvrage accessible, divertissant et qui ne vous émotionne pas outre mesure, celui-ci est fait pour vous !

Bonne lecture !

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La vie devant soi – Romain Gary

4 avril 20123 avril 2012

La vie devant soi - Romain GaryJe ne sais plus vraiment comment je suis arrivée à me dire qu’il fallait absolument que je lise un roman de Romain Gary. Je me rappelle juste qu’il y a une des blogueuses que je suis qui en est résolument fan.

C’est ainsi, alors que je faisais une commande de livres (pour « rentabiliser » les frais de port des piles que j’achetais à ce moment là…) (logique n’est-ce pas?), j’ai acheté celui-ci (entre autres), sans connaitre l’histoire, juste en ayant lu le titre.

Alors l’histoire justement, c’est celle de Momo, un jeune garçon arabe, et Madame Rosa, une vieille femme juive. C’est une histoire d’amour entre ces deux là, une histoire de respect, une histoire d’accompagnement. Chacun a son caractère et des idées parfois assez arrêtées, l’un découvrira certains aspects de la vie, l’autre se battra contre la maladie.

C’est un livre à la fois poignant par son histoire, et très drôle par le style, puisque l’histoire est racontée du point de vue de Momo, qui mélange parfois les expressions ou ne les utilise pas à bon escient. C’est un peu la signature du livre, les mots déformés ou les expressions détournées, comme en témoigne l’extrait suivant (p228):

– Ils vont pas me faire avorter à l’hôpital.

Je disais toujours rien. Je lui tenais la main. Comme ça, au moins, je mentais pas.

– Combien de temps ils l’ont fait souffrir, ce champion du monde en Amérique, Momo ?

J’ai fait le con.

– Quel champion ?

– En Amérique ? Je t’ai entendu, tu en parlais avec Monsieur Waloumba.

Merde.

– Madame Rosa, en Amérique, ils ont tous les records du monde, c’est des grands sportifs. En France, à l’Olympique de Marseille, il y a que des étrangers. Ils ont même des Brésiliens et n’importe quoi. Ils vont pas vous prendre. A l’hôpital, je veux dire.

(Dans ce passage, une mention spéciale pour mon père) (je l’ai pris, entre autres, rien que pour cela) (huhu)

Ce livre, je l’ai lu en un rien de temps. J’ai aimé le style, le dynamisme, la couleur des différents protagonistes. L’histoire est poignante, émouvante jusqu’au bout. J’ai malgré tout bien ri en lisant certains bon mots de Momo (« proxynète », « travestite » ou « la rumeur d’Orléans »).

En 1975, le Goncourt a été donné à un roman qui prend aux tripes et qui fait fonctionner les zygomatiques. Ce qui prouve que ce n’est pas incompatible.

Bref, si vous ne l’avez pas lu, foncez, c’est une merveille.

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La délicatesse – David Foenkinos

28 mars 201228 mars 2012

Pour ce livre, j’arrive clairement après la bataille. Pourtant cela fait un moment que je voulais le lire. J’en avais entendu parler dans le magazine Psychologies (l’auteur y écrit une chronique), mais je ne me sentais pas disposée à le lire. Je m’attendais à une histoire quelque peu « gnangnan » et je voulais donc avoir un état d’esprit adapté pour lire un roman qui parle d’amour: il faut bien avouer que lire ce que je pensais être un roman à l’eau de rose lorsqu’on se morfond soi-même de son célibat ce n’est pas forcément une idée géniale. Et puis, après avoir fini mon livre sur Bali, j’ai regardé ma pile de livres à livre et j’ai finalement entamé celui-ci…

La délicatesse - David FoenkinosEt quel coup de cœur ! Je l’ai littéralement avalé en deux jours, profitant du moindre moment disponible (et pourtant ces derniers temps je n’en ai que très peu !) pour lire quelques pages.

Le titre me faisait penser que le roman serait quelque peu « mou du genou », mais ce n’est pas du tout le cas ! L’histoire est dynamique, j’ai beaucoup aimé les petits apartés comme  les trois livres préférés de Nathalie, les dictons ridicules (qui n’a jamais entendu « un de perdu, dix de retrouvés » ?) ou les résultats de ligue 1 (soit disant que des matches nuls, mais Bordeaux avait gagné quand même !).

J’ai aussi aimé la sensibilité et l’analyse de l’auteur quant à certaines situations. Certains passages ont particulièrement résonné en moi, comme celui-ci (p183):

Le sentiment amoureux est le sentiment le plus culpabilisant. On peut alors penser que toutes les plaies de l’autre viennent de soi. On peut penser, toujours dans la folie, d’un mouvement presque démiurge, que l’on est au cœur du cœur de l’autre. Que la vie se résume à un vase clos des valves pulmonaires. Le monde de Markus était celui de Nathalie. C’était un monde entier et totalitaire, où il était à la fois responsable de tout et moins que rien.

Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous le conseille chaudement. C’est un roman qui m’a transportée, qui m’a vraiment émue par moments. Voilà quelques temps que je n’avais pas autant vibré en lisant et je suis contente d’avoir eu ce livre entre mes mains. Quel bonheur tant de délicatesse !

PS : Ce qui est rigolo aussi, c’est que, sans avoir vu le film, j’ai imaginé Audrey Tautou et François Damiens en train d’intéragir. Et c’était plutôt bien ! Mais du coup, je crois que je ne verrai pas l’adaptation au cinéma tout de suite…

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Bali – Sekala & Niskala

26 mars 201225 mars 2012

Il y a presque un an, je faisais, avec mon grand-frère du Canada (j’ai un « vrai » grand-frère en France, mais la personne avec qui je suis partie, c’est mon frère de cœur, et ce, depuis 2005), mon premier voyage en Asie.
Alors que je devais partir au Japon, c’est à Bali que nous avons posé nos valises et fêté nos anniversaires respectifs (certes, avec un peu de retard, mais l’idée c’était ça) (et de se revoir aussi).

Sur le coup, je ne suis pas sure d’avoir bien pris conscience de ce que je voyais, de ce que je vivais. Et pourtant, je suis certaine que lorsque j’en parle, j’ai des étoiles plein les yeux. Je n’attendais rien de ce voyage, je n’en espérais rien si ce n’est un peu de repos et de dépaysement et je crois que j’ai pris une des plus belles leçons de ma vie, une belle leçon de vie.

Sekala & NiskalaLorsque nous nous sommes arrêtés au Bali Eco Stay, au milieu des rizières, loin de toute ville, j’ai commencé à emprunter des livres dans la salle où nous prenions nos repas. Je voulais en apprendre plus sur cette île, son histoire, sa culture, son folklore. En parcourant un gros livre sur l’histoire de l’île (impossible de me rappeler le titre, grand-frère si tu passes par là, c’est celui que tu as acheté à ta maman !), j’ai découvert une histoire, une âme, un folklore, une culture…

Sekala & Niskala
Un des calendriers en vigueur à Bali

Nous avions déjà visité quelques temples et musées, mais c’est véritablement à Ubud, ville culturelle par excellence de l’île, que j’ai commencé à m’intéresser à me laisser atteindre par cette culture. Les différents lieux historiques ou musées que nous avons visités m’intriguaient. C’est en discutant avec les locaux, en assistant aux représentations de danse et à une cérémonie de temple que j’ai commencé à être fascinée, à vouloir grappiller des informations, à comprendre.

Sekala & Niskala
L'astrologie

Je voulais comprendre pourquoi tel jour est plus favorable que tel autre pour organiser certains rites de passage, pourquoi les offrandes ne sont pas partout pareilles, pourquoi les danseurs balinais bougent les doigts et les yeux de cette manière, alors que leur visage reste complètement neutre…

Sekala & Niskala - offrandes
Le petit panier d'offrandes, préparé chaque jour

Alors un jour que nous étions à Ubud et que nous faisions un peu de shopping, nous nous sommes arrêtés dans une librairie. J’y ai acheté ce livre pour avoir quelques réponses à mes questions, de quoi assouvir ma soif de connaissances.

Sekala & Niskala - Prière
Scène de prière à l'Odalan

Ce livre s’intitule Sekala & Niskala, ce qui signifie « ce que l’on voit et ce que l’on ne peut pas voir ». Ce titre me paraît bien résumer ce que j’ai pu vivre là bas: il y a les offrandes et les prières (ce que l’on voit) faits dans un ordre bien précis, pour une divinité, pour que les forces s’équilibrent (ce que l’on ne voit pas)…

Sekala & Niskala - Barong
En vrai, ce personnage est très intriguant...

Avec ce livre, j’ai pu commencer à entrevoir certains rouages (le calendrier balinais, c’est une usine à gaz, très difficile à comprendre pour nous occidentaux et pourtant terriblement fascinant !), apprendre des mythes (celui, justement, autour du Barong est vraiment fascinant), les us et coutumes finalement.

C’est un ouvrage très dense, détaillé. Si l’anglais n’est pas une barrière pour moi, j’ai clairement pris mon temps pour le lire, petit à petit, tous les soirs. Je n’aurais pas pu le lire d’une traite, j’avais besoin de temps pour assimiler, décortiquer (encore !). En tout cas c’est un ouvrage intéressant.

Tellement intéressant que j’ai presque envie de retourner à Bali pour voir si j’appréhende l’île, ses habitants, son folklore de manière différente… Une invitation au voyage et à l’ouverture en somme…

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Bienvenue !

Bonjour ! Je suis Mnêmosunê, croqueuse de chocolat noir, lectrice invétérée, créatrice curieuse et artiste dans l'âme. Depuis 2021, j'ai deux minettes noires adorables, deux sœurs, Orphée et Cassiopée. Sur ce blog je partage mes expérimentations et états d'âme : on en parle ensemble ? ♥

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